Réponse à cet article à propos de l’éducation sur ce site
Forum Permanent de la Société Civile Européenne
Pour moi le mot éducation fait référence à la famille de mot de « conduire » il sous-entend qu’une instance sait dans quel direction il faut diriger l’élève, je préfère pour ma part le mot instruction, qui fait partie de la famille « construire » qui respecte les choix de l’élève et ne l’inscrit pas dans un projet extérieur à lui-même.
Ainsi en France je regrette le remplacement de la noble formule « d’instruction publique » très républicaine par le triste projet « d’éducation nationale » beaucoup plus terre à terre. Ce terme n’est pas un progrès c’est une régression.
Le fossé s’agrandit entre citoyens et Union européenne, mais la faute n’est pas un désintérêt des citoyens, au moment du projet de traité constitutionnel européen, de nombreux débats ont agité les français qui souvent ont eu le courage de lire ce projet pourtant particulièrement insipide. Une véritable porte politique s’est ouverte, et malgré une pression de quasiment tous les principaux partis qui disaient « oui », les citoyens ont répondu qu’ils voulaient bien une constitution mais pas celle là !
Ce débat refermé à grand coup de média et par un déni de démocratie flagrant de la part de Sarkosy aurait pourtant du faire réfléchir les instances européennes.
Ce n’est pas un manque de campagne d’information, elle a eu lieu quasiment jusqu’à frôler l’insupportable, mais au contraire un manque d’écoute de la part d’institutions trop sûre de leurs compétences. Alors ce n’est pas en utilisant une action éducative même bien programmée que vous corrigerez la situation car cela continuera sur l’idée de vouloir manipuler les peuples et non sur l’idée de leur donner la parole.
Vous constatez un manque d’unité des peuples européens comparée à l’unité que montrent par exemple ceux des Etats Unis. Un des moyens pour donner ce sentiment d’appartenance à l’Europe, serait d’étendre l’idée très positive d’Erasmus à tous les citoyens, il n’y pas que les étudiants qui ont besoin de visiter les autres pays. Imaginez des échanges d’ouvriers entre usines, des échanges de salariés entre bureaux, quel formidable dynamisme cela pourrait engendrer de comparer nos méthodes, nos gestes, nos compétences. Organisez des échanges entre écoles, ils apprendront des langues et des traditions différentes, ils apprendront la tolérance.
Mélangez aussi les tranches d’âges, permettez à des professeurs à la retraite d’aller accompagner des jeunes professeurs dans d’autres pays, connaissant nos enseignants, je suis certain que vous trouverez plus de volontaires que vous n’en souhaiterez !
Aujourd’hui tant que seules les élites ont droit à ces échanges, cela ne construira qu’une Europe des élites.
Non il ne faut pas que l’Europe s’approprie les programmes d’instruction, cela sera vécu comme une agression supplémentaire des instances sur le quotidien déjà fortement réfractaire à l’Europe. Reprenant l’idée ci-dessus, ce sont aux enseignants, en confrontant et mélangeant leurs expériences, qui sauront construire et proposer ces nouveaux programmes, jamais un programme unitaire n’imposera une unité, et pourquoi une unité d’ailleurs, une diversité reste plus profitable. Vous prenez l’exemple des états unis, leur diversité est leur force, elle ne nuit pas à l’unité de leur union.
Oui construire un dessein, un projet à l’union européenne cela reste une bonne idée mais ne décidez pas de son éducation ! Aidez seulement ceux qui construisent son instruction par une liberté d’action plutôt que de les encadrer par des programmes trop volontaires. Faites confiance aux peuples, ils grandiront, ne les prenez pas pour des objets malléables, ils se révolteront.
Tout tiens dans ce mot : Construire l’instruction publique ne pas diriger l’éducation nationale.
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