Brouillons pour une constitution.
L'état prétend lutter contre les bandes !
De tous temps ils y eu des bandes de jeunes qui ont inquiété par leurs violences les familles bien installées.
Je me rappelle ma grand-mère qui craignait les zazous, des nervis, ils y eu plus tard les blousons noirs, des cacous, même dans les campagnes des «guerres des boutons» ont semé le trouble entre de paisibles villages.
Ce phénomène social a toujours été combattu par les pouvoirs en place.
Mais qu’est ce qu’est une bande ? Réfléchissez, vous faites tous plus ou moins partie d’une bande, que ce soit une équipe de supporters après la compétition, des touristes qui voyagent en groupe, des salariés d’une entreprise qui manifestent, a chaque fois se crée une unité de personnes qui obéit à toute la psychologie de groupe que les psychologues ont su analyser.
Même un conseil des ministres constitue une forme de bande, et comme les autres bandes, ils se donnent un leader, des codes, un territoire, une compétence et se définit ses ennemis, qui seront précisément les autres bandes qui leur disputent ce territoire et ces pouvoirs.
Alors ignorer cette évidence et vouloir générer une loi contre les bandes ne signifie qu’une forme de lutte perdue d’avance. Ce phénomène social est nécessaire même pour la constitution des groupes qui forment une société.
Messieurs les ministres mettez vous dans la peau de ceux dont vous voulez condamner les pratiques : Jeunes, désœuvrés, rejetés, parfois sans travail, que doivent-ils faire ? Rien, rester couchés chez eux ? Alors ils sortent mais vont où sans argent ? Ne reste que la rue, et que peuvent-ils faire à part se rencontrer, sympathiser se rassembler pour tuer le temps. Et seul ou en groupe comment tuer le temps ? Certains se mettent au sport, d’autres feront de la musique, d’autres des graphes sur les murs, d’autres cherchent l’argent qui leurs manque dans les trafics plus ou moins licites, mécanique, travail au noir, récupération, vols, drogues. Mais toute cette société est construite sur la notion de concurrence, alors ces activités se heurtent à cette concurrence et si cette agression se résous plus ou moins calmement dans des compétitions sportives encadrées par des fédérations, elles deviennent plus violente dans des domaines ou non seulement il n’y a plus de fédérations ou d’associations mais au contraire une réprobation sociale elle-même sans pitié qui n’envoie plus que de la répression policière en plus du rejet social déjà flagrant de ces jeunes.
Si une bande vire à la violence, ce n’est pas le phénomène de bande qu’il faut combattre mais au contraire l’accepter et s’en occuper en leur offrant de quoi occuper leur temps, s’orienter vers n’importe quoi pourvu que cela ne soit pas vide de sens.
Sinon votre action reviendrait à vouloir interdire aux moutons de se mettre en troupeau pour éviter qu’ils ne piétinent l’alpage ! Réfléchissez, mieux ne vaudrait-il pas mettre un berger, avec quelques chiens et surtout leur permettre de transhumer vers de meilleures pâtures afin qu’ils puissent enfin satisfaire leur gout légitime de vivre ?
Même si une association travaillait mal ou n’était pas à votre goût, cela vaut mieux que rien du tout, quand à vouloir éradiquer l’existence des bandes, je vous prédit un échec total et absolu, digne d’une incompétence remarquable face au fonctionnement social de la société que vous prétendez diriger.
Vous-même n’êtes qu’une bande qui a eu la chance de réussir à vous approprier le plus grand territoire : le pays que vous contrôlez avec vos policiers cagoulés, en guerre stérile contre d’autres bandes qui ne rêvent que de prendre votre place en utilisant précisément les mêmes méthodes que vous leur avez enseignées : La solidarité, la concurrence, le secret, un langage spécifique, le refus des autres, le culte du leader, le mensonge et la violence si nécessaire.