Quand des règles administratives sont contraires à toute notion d'humanité, de santé ou même de logique.
"Bonnes pratiques" à la française.
Le Centre de Rétention Administrative de Roissy en France applique les règles que la France a fixées pour renvoyer dans leurs pays
d'origine les personnes non admises au statut de réfugié politique et devenues en situation irrégulière.
Mais ces règles pèchent par un manque de cohérence et d'équité.
Premier exemple :
Une femme seule venue d'Afrique vit avec trois enfants scolarisés à Besançon (Le père est décédé d'une maladie rare).
Un jour la police arrête cette femme et la conduit avec ses enfants au CRA de Roissy pour être renvoyée dans son pays selon la procédure.
Mais un examen médical au CRA montre qu'un des enfants est touché par la maladie de son père et doit donc rester en France pour être soigné (son pays d'origine ne peut pas traiter ce cas).
Donc en application des règles administratives, la police des frontières libère la femme et ses 3 enfants devant le CRA de Roissy situé en plein campagne à 17h un soir d'hiver…
Deuxième exemple :
Un ressortissant des Balkans en situation irrégulière est placé au CRA en vue de son expulsion.
Mais lors d'un examen médical on diagnostique une tuberculose multirésistante (la plupart des antibiotiques habituels
n'ont plus d'effets thérapeutiques). Cette personne ne peut être expulsée car elle serait en danger dans son pays trop mal équipé pour la soigner.
Le personnel soignant et les personnes ayant été en contact avec elle, sont dépistées rapidement et en application des règles
administratives, la police des frontières libère cet homme un soir devant le CRA de Roissy situé en pleine nature avec
la simple consigne d'aller se faire soigner, au risque de contaminer tous ceux qu'il pourra croiser.
Troisième exemple :
Les règles administratives font que l'expulsion d'une personne doit être acceptée par la représentation diplomatique du pays d'origine (consulat ou ambassade).
Ainsi un toxicomane, atteint du sida et/ou d'une hépatite C pourra être refusé pas son pays d'origine, laissant notre pays le prendre en charge.
Un jour, un marocain maçon de métier, travaillant depuis plus de 10 ans en France, payant ses impôts et plaçant ses enfants à l'école,
se fait voler son matériel sur un chantier. Il porte plainte.
Mais la police l'arrête car il est sans papier et le CRA, en application des règles administratives, le renvoie dans son pays
qui dans ce cas l'accepte sans hésiter.
La logique administrative n'est pas compatible avec le moindre bon sens et fait preuve d'une inhumanité remarquable.