Brouillons pour une constitution
Les tricheries électorales et le vote électronique.
Maxime attribuée à Staline.
Un scrutin n’a qu’un seul but un chiffre annoncé à la fin du dépouillement. Pour que ce chiffre soit crédible il faut :
- Savoir qui a le droit de contrôler et quelles sanctions seront appliquées en cas d’abus.
- Savoir qui a établi les listes électorales
- Savoir qui a voté, s’ils étaient tous bien vivant et autorisés à s’exprimer,
- Savoir si leur vote était bien celui de leur choix, librement et sincère,
- Savoir si le comptage de ces votes est fidèle à la réalité.
- Savoir si la publication est conforme à ce comptage.
Les tricheries sont possibles :
- Contrôle
Tricherie : Limiter le droit de contrôle à des personnes encadrées par une autorité qui pourrait être partisane.
L’évidence me conduit à penser que n’importe quel citoyen électeur ou non (au cas où il ait pu être indument interdit de vote) a le libre droit de contrôler la bonne marche des opérations. Donc aucune des procédures ou acteurs d’une élection ne peut être sous secret. Un citoyen doit pouvoir contrôler l’existence d’un autre citoyen participant, au vote et ce second ne peut refuser de s’identifier formellement. Le vote électronique mettant en jeu des compétences particulières, ce contrôle ne peut plus être accessible à tout un chacun.
Solution possible, chaque candidat doit avoir ses propres contrôleurs compétents. - Listes électorales
Tricherie : Ajouter des électeurs fantômes ou supprimer des électeurs indésirables.
La publication nominative et renseignées (identité, adresse) des électeurs peut permettre à chacun de se rendre compte de leur réalité en pouvant leur permettre de les contacter personnellement.
Si sous prétexte d’assurer la confidentialité des votes ou le droit à la vie privée, les lites électorales ne sont pas publiées, leur vérification n’est pas possible. Mais en cas de publication, chacun voit ses coordonnées exposées publiquement ce qui peut entrainer des désagréments. Dans le cas de vote électronique, l’exploitation numérique de ces listes est grandement facilitée. - Qui a voté
Tricherie : Faire voter à leur insu des abstentionnistes, ou refuser de mémoriser des votes pourtant bien réel.
Dans le cas du vote papier, chacun peut constater la présence physique de l’électeur et avec une urne transparente, l’unicité de son vote. L’ordinateur de vote ou le vote internet n’a plus ces contrôles visuels, connaissant l’identité du votant par son autorisation d’accès il peut modifier son vote ou le refuser, statistiquement cela sera indécelable. Un automate peut même simuler la présence d’un électeur en envoyant les codes récupérés sur le fichier central.
Solution envisageable : Aucun système électronique ne peut interdire cela, à ma connaissance. A partir du moment où une machine discute avec une autre machine, aussi bien la première que la seconde peuvent être programmées frauduleusement, et même les données de communication peuvent-être modifiées. Seul un contrôle aléatoire approfondi pourrait dire que parmi les votes disséqués aucun n’est apparu comme frauduleux. - La sincérité du vote
Tricherie possible : Forcer un électeur à voter d’une certaine façon.
L’électeur dans un lieu public est visible de tous et nul ne peut vérifier dans l’isoloir le contenu de son vote. Avec le vote internet qui peut vérifié que l’électeur n’a pas subit des pressions ? C’est plus l’isoloir qui libère la parole de l’électeur c’est l’électeur lui-même qui se retrouve isolé donc sans défense.
Solution : Le vote électronique dans un bureau de vote et le refus d'un vote depuis son domicile par internet (d’où un intérêt très limité de l’usage de l’informatique). - Le comptage des votes
Tricherie : Modifier les résultats des additions.
Avec le vote papier si le dépouillement est public ou n’importe qui peut venir participer, assure une relative sincérité de ces comptes. Seuls des tours de prestidigitation pourraient subtilement modifier les résultats. A chaque camp d’avoir les compétences pour surveiller correctement.
Electroniquement, rien n’interdit à l’ordinateur d’ajuster les résultats au gré du programmeur. Le programme pourrait même être publié, il est difficile de prouver que la version utilisée correspond au programme connu compilé. Les systèmes Wifi peuvent même permettre une modification sans ouvrir le matériel. Solution, il faudrait que chaque candidat puisse déléguer ses propres compétences informatiques pour contrôler avant, pendant et après utilisation la validité du programme utilisé. Mais cela est à double tranchant car cet accès au logiciel peut leur permettre d’inscrire leurs propres modifications pour modifier ou faire annuler un scrutin. - Les publications
Tricheries : Les instances centralisatrices peuvent ajouter modifier les résultats ou supprimer un bureau de vote.
La solution papier se confirme par une publication intégrale de ces calculs où chacun peut vérifier la prise en compte de son propre bureau de vote dans les résultats globaux.
Dans le vote électronique, il risque fort d’être tentant d’éliminer cette publication couteuse, puisque qu’un ordinateur est censé ne pas pouvoir se tromper.
Solution obligatoire pour le vote électronique.
Si ce système est en place il faudrait au moins que chacun puisse vérifier son propre vote et le vote de la personne de son choix, donc disposer de la liste détaillée de tous les votes c’est donc la fin de l’anonymat des votes comme cela est accepté dans un vote à main levée. Mais dans ce cas la peur de déplaire risque fort de donner des votes beaucoup moins sincères.
Un argument auquel je crois beaucoup et ceci par expérience, non seulement le vote traditionnel revient beaucoup moins cher, mais en plus il
apporte en plus une socialisation en suscitant des rencontres entre électeurs, scrutateurs et même candidats alors que le vote internet fait disparaitre ce contact citoyen.
Au fait ces raisonnements s'appliquent pour toutes les assemblées utilisants des systèmes de vote électronique.
Pour information : Un volumineux rapport récent sur le vote électronique en Suisse.
Et pour montrer la technique une vidéo qui pourrait être complêtée par les autres moyens de détournement (télétransmission, espionnage des votes).
Information reçue de l'Observatoire du Vote à propos des votes du 25 Mai 2014
Mise à jour du 25 février 2020 reçue de Chantal Enguehard
Voici le rapport de l'Observatoire du Vote sur les élections européennes 20 19
De nouveau, l'Observatoire a constaté une dégradation (en moyenne) de la précision des bureaux de vote lorsque ceux-ci sont équipés d'un ordinateur de vote.
Sans surprise, en moyenne, il y a 3,2 fois plus d’écarts entre nombres de votes et d'émargements lorsqu'un ordinateur de vote est utilisé. Ces constats rejoignent ceux des études portant sur les précédentes élections européennes (en 2009 et 2014).
Lors de mon dernier message, en août 2018, je vous avais informé quant au dépôt de deux plaintes.
La première plainte, adressée à la CNIL en juin 2017, concernait la publication sur internet d’informations personnelles de plus de 170 000 personnes (dont une majorité d’étudiant-e-s).
La CNIL a apporté une réponse en juillet 2019 : elle a adressé des courriers aux services universitaires concernés leur demandant « de se conformer désormais aux dispositions du
Règlement général sur la protection des données (RGPD) ». Aucune sanction n’a été prononcée et la procédure est maintenant close.
La seconde plainte, adressée au procureur de la République de Paris en juillet 2018, dénonçait la présence d’un numéro identifiant l’électeur sur les bulletins de vote d’une élection
professionnelle avec dépouillement électronique des bulletins. Un courrier, adressé le 30 janvier 2020, a informé d’un classement sans poursuite. Cette décision va faire l’objet d’un appel.
Les réactions juridiques apparaissent insuffisantes face à ces violations du RGPD.
Ethique Citoyenne continue à soutenir les travaux de recherche de l'Observatoire du Vote. Dans quelques jours va commencer le rec ue il des données concernant les élections municipales des 15 et 22 mars.
Vous pouvez proposer vos compétences pour développer les activités de l'association (communication, programmation, veille médiatique, saisie d'informations, etc.). Une aide concernant la veille sur internet serait bienvenue .
Toujours sur le site d’Observatoire du vote :
- tous les rapports et articles
- la revue de presse relative à la France
- la revue de presse internationale
Votre participation est indispensable à la poursuite de nos actions.
Bilan des votes électroniques sur l'élection présidentielle 2022 premier tour
Méthodologie : En prenant les
résultats officiels en faisant la somme des résultats des
seules communes pratiquant le vote électronique, la soustraction donne le résultat des communes sans vote électronique et
celui de celle pratiquant ce type de vote. Alors une comparaison des pourcentages obtenu est possible entre le vote papier et le vote électronique.
En supposant que la répartition des votes soient à peu près la même partout (ce qui est manifestement faux bien sûr), voici le bilan obtenu :
T Candidat | Variation France entière |
M. Emmanuel MACRON | +0,124 % |
Mme Marine LE PEN | -0,234 % |
M. Jean-Luc MÉLENCHON | +0,134 % |
M. Éric ZEMMOUR | +0,013 % |
Mme Valérie PÉCRESSE | +0,030 % |
M. Yannick JADOT | +0,027 % |
M. Jean LASSALLE | -0,017 % |
M. Fabien ROUSSEL | -0,051 % |
M. Nicolas DUPONT-AIGNAN | -0,008 % |
Mme Anne HIDALGO | -0,007 % |
M. Philippe POUTOU | -0,005 % |
Mme Nathalie ARTHAUD | -0,005 % |
Cela n'apporte pas une information vraiment pertinente mais il fallait quand même l'évaluer pour y voir plus clair.
Par contre il est possible de faire cette même étude sur un seul département parmi les plus équipés donc les Hauts de Seine, ce qui réduit
l'effet de variations régionales des tendances de votes.
Voici le bilan portant sur les 774 742 votes exprimés dans ce département, dont 299 494 aurait voté dans des communes pratiquant le vote électronique et
765 248 le vote papier :
Le bilan donne deux chiffres nettement remarquables, +4,7% pour Macron -5,3% pour Mélenchon. Cela pourrait laisser
penser que le vote électronique a été retouché. Cela touche quand même des dizaines de milliers de suffrages.
Pour y voir plus clair vérifions sur un autre département assez équipé : Les Alpes Maritimes :
Voici le bilan portant sur les 560 093 votes exprimés dans ce département, dont 109 006 aurait voté dans des communes pratiquant le vote électronique et
451 087 le vote papier, qui confirme +2,642 Macron et -3.615 pour Mélenchon (voir tableau plus loin)
Pourtant le même calcul sur la Seine Saint Denis (543 151 exprimés dont 83 043 par vote électronique) donne un résultat
favorisant Mélenchon de 1,8% et défavorisant Macron de 1,1%.
Alors en rassemblant ces quatre communes voilà les bilans obtenus :
Etude votes | 92 | 06 | 93 | 94 | Les 4 ensembles |
Total exprimés | 774 742 | 560 093 | 543 151 | 589 058 | 2 467 044 |
Exprimés électroniques | 299 494 | 109 006 | 83 043 | 43 644 | 535 187 |
Exprimés traditionnels | 475 248 | 451 087 | 460 108 | 545 414 | 1 931 857 |
MACRON | 4,667 % | 2,642 % | -1,119 % | 2,673 % | 6,036 % |
LE PEN | -0,423 % | -1,029 % | 0,175 % | 0,961 % | -1,809 % |
MÉLENCHON | -5,264 % | -3,615 % | 1,767 % | -5,244 % | -6,320 % |
ZEMMOUR | 0,163 % | 0,474 % | -0,209 % | 0,671 % | 0,416 % |
PÉCRESSE | 0,977 % | 2,218 % | 0,154 % | 1,181 % | 2,010 % |
JADOT | 0,541 % | 0,235 % | -0,501 % | 0,320 % | 0,632 % |
DUPONT-AIGNAN | -0,032 % | 0,100 % | -0,069 % | -0,004 % | -0,097 % |
LASSALLE | -0,058 % | -0,399 % | -0,016 % | 0,080 % | -0,125 % |
ROUSSEL | -0,381 % | -0,474 % | 0,091 % | -0,336 % | -0,485 % |
HIDALGO | -0,023 % | -0,010 % | -0,161 % | -0,144 % | -0,028 % |
POUTOU | -0,080 % | -0,059 % | -0,084 % | -0,065 % | -0,117 % |
ARTHAUD | -0,088 % | -0,085 % | -0,028 % | -0,093 % | -0,113 % |
Il faut tenir compte que pour ce calcul il a été considéré que la ville citée utilisait le vote électronique sur tout son territoire ce qui n'est pas le cas.
Il faudrait descendre au niveau des résultats bureau par bureau en connaissant la liste de ceux qui sont équipés ou non d'électronique. Quelqu'un a-t-il ces données ?
L'hypothèse d'une retouche possible des résultats issus des votes électronique semble se confirmer ! Or qui vend des urnes électroniques ? De grandes entreprises dont l'idéologie
serait plutôt favorable à Macron ou Pécresse et surtout souhaiter pénaliser Mélenchon. Comment le faire ? En déplaçant des voix qui portent sur des candidats ayant aucune chance et donc
qui ne vérifieront pas trop. Ce n'est qu'une vague intuition, bien sûr, mais tellement logique !
Page écrite le 21-06-2011, Modifiée le 26 mai 2014, le 25 février 2020 et le 13 avril 2022
Intervenant oeil74 - le 05-08-2014 à 10-10
et les tricheries d'avant vote
les valises d'argent ou les fausses factures pour acheter des espaces, de la pub ou acheter les votes
même si l'arnaque est découverte la votation a éte faite et la personne élue voir réélue
très bon article avec les avantages et les inconvénients
on a vu au US les résultants longs et incertains en californie malgré le vote sur cartes électroniques
Mais plaidons pour un vote obligatoire et un impot pour les non-votants non justifiés
Intervenant Trazibule - le 05-08-2014 à 18-54
Vous pouvez mettre autant de scrutateurs que vous voulez aucun ne peut vérifier si le résultat affiché par la machine électronique est sincère. Pratiquant depuis si longtemps l’informatique et sachant ce qu’on faire avec, je peux affirmer que seule la fin de l’anonymat pourrait permettre un minimum de contrôle. Même une procédure de test pourrait être un leurre. Vu l’enjeu d’une élection présidentielle, la tricherie est si facile que je refuse en toute connaissance de cause tout procédé de vote électronique, sauf si c’est moi qui fait le programme, mais dans ce cas c’est vous qui douteriez de mes résultats.
Intervenant Luc Amorand - le 06-08-2014 à 18-45
Merci pour ce travail très intéressant. J'ai participé sincèrement à votre expérience, avec grand plaisir.
S'il vous plait de visiter cette page, cela pourrait peut-être amener de l'eau à votre moulin...
vote-bbr.zici.fr/index.htm
Bien cordialement,
Luc.
Intervenant Trazibule - le 13-08-2014 à 11-48
J’ai regardé la page sur le trivote, voici un bon système de vote parmi des centaines d’autres, j’ai testé que ce système change les résultats si au lieu de chiffrer +2, +1, -3, on met d’autres valeurs genre +4,+2,-2 etc. car après tout ces coefficients peuvent prendre n’importe quelle valeur.
Je participe systématiquement à tous les dépouillements électoraux, pour tenter d’imaginer ce que donnerait l’un ou l’autre des systèmes en cas de problèmes au relevé des votes, la simplicité est nécessaire, car une erreur est vite très problématique dans un groupe de gens peu avertis et très susceptibles politiquement.
Le vote sur plusieurs noms est en tout cas bien meilleur que le vote unipersonnel actuel, mais attribuer des points reste très délicat en comptage des résultats.
Cela dit un meilleur vote restera incomplet s’il n’existe pas de procédure de destitution en cas de non respect des engagements électoraux.
Intervenant Farmer - le 04-08-2014 à 21-20
Je ne pense pas que le problème du vote évoqué ici soit le problème N°1. Il y a tellement de scrutateurs qu'une tricherie ne passerait pas en france.
Non; le problème est surtout le choix proposé au vote. On peut poser la question "voulez-vous des coups de pieds au derrière ou des coups de poings dans la figure?". Si la majorité est pour des coups de poings dans la figure, on aura tous des coups de poings dans la figure. Personne ne peut dire que la question n'est pas la bonne, c'est ainsi qu'on roule les gens.
Deux choses :
1 - Le vote devrait être obligatoire. Avec plus de 60% d'abstentions aux européennes, comment peut on prétendre que les élus soient légitimes? Les lois qu'ils mettent en place n'ont pas à être appliquées car finalement ils ne représentent les intérêts de preque personne.
2 - Pour éviter le faux dilemne cité plus haut, le vote blanc doit être pris en compte. S'il y a une majorité de votes blancs, la question est annulée et une autre question/un autre vote, doit être fait.
Ces deux points sont un minimum. Il faudra se poser ensuite le problème de la représentativité, se poser la question du paradoxe de Condorcet, etc. etc.