Evaluons l'entreprise pour la qualité de vie
qu'elle rapporte à toute la sosiété et non
la quantité de fric pour ses seuls actionnaires
Une proposition économique pour les entreprises...
Réforme du plan comptable
La qualité de bon fonctionnement de l’entreprise est actuellement évaluée par la comptabilité qui se construit par un recueil et une mise en forme des données quantitatives chiffrées.
Mais qu’est ce qu’une entreprise ? On peut observer que c’est une organisation de plusieurs personnes pour optimiser les activités de production. Un entrepreneur suit un projet, rassemble des compétences, collaborateurs ou salariés, dans le but de satisfaire une demande des clients. L’entreprise utilise les services d’autres entreprises, ses fournisseurs, et se doit de respecter ses voisins, son environnement. Donc une entreprise est une organisation collective de plusieurs citoyens avec un but positif pour d’autres citoyens.
Pour quoi rappeler cette évidence ? Parce que l’évaluation de l’entreprise par sa comptabilité ne représente pas du tout cette évidence.
Que mesure la comptabilité actuellement ? Elle mesure l’équilibre des comptes de l’entreprise pour informer ses propriétaires si elle est rentable pour eux ou si elle leur fait perdre de l’argent.
Le regard comptable de l’entreprise se réduit à celui de ses seuls propriétaires. En plus ce regard n’est mesuré qu’en quantité monétaire chiffrée.
Pourrait-il en être autrement ?
A qui profite l’entreprise ? A ses propriétaires, oui, mais aussi à ses ouvriers qui en vivent, à ses clients qui doivent être satisfaits de ses produits,
à ses fournisseurs qui en vivent aussi, et à ses voisins qui ne doivent pas en subir de nuisances. Pourquoi ne mesurer que le profit des propriétaires ?
Pourquoi fermer une entreprise sous prétexte que seuls les propriétaires y perdraient de l’argent ? Pourquoi maintenir une entreprise en vie, qui dégrade
son environnement, ne satisfait pas ses clients ni ses salariés au point qu’ils font grève sous le seul argument que ses propriétaires y trouvent leur compte ?
Le capitalisme prétend que si des clients sont insatisfaits une entreprise fermera forcément, donc qu’une certaine justice spontanée fonctionnerait.
Mais les techniques publicitaires peuvent imposer des mensonges jamais sanctionnés, des règles juridiques peuvent imposer une opacité, des astuces de
fabrication peuvent forcer à la consommation comme l’obsolescence programmée, les ententes commerciales et les trusts peuvent imposer des ventes
surpayées ou des produits sans concurrence libre par des monopoles. Donc la satisfaction des clients est insuffisante pour jouer un rôle.
Une entreprise qui fait vivre tout une région peut-être fermée par mise en difficulté puis rachat par un concurrent qui
souhaite s’approprier l’exclusivité d’un marché. Quand le propriétaire de cette entreprise perd de l’argent elle est jugée
non viable, alors que tous ses salariés en vivent. Comme si le revenu du propriétaire était d’un coté de la balance et les
revenus des salariés de l’autre, alors que tout ces gens qui en vivent devraient être considérés sur un pied d’égalité avant
de décider une fermeture. Quand une entreprise n’équilibre pas ses comptes, pourquoi toujours chercher à virer des salariés
et jamais ses propriétaires ? Quand une entreprise pollue, pourquoi responsabiliser ceux qui y travaillent et jamais les
actionnaires qui la possèdent et dont la recherche de profit maximal est très probablement à l’origine de ces pollutions ?
Si dans un village le boulanger perd de l’argent, la boulangerie est fermée, le village n’a plus de pain, le meunier, le
commis de boulangerie, le vendeur de blé n’ont plus de travail, le village meurt.
Si une entreprise fabrique des armes, ses propriétaires peuvent devenir fort riche, elle sera admirée pour ses résultats
comptables, pourtant c’est a cause de sa production que des pays se détruisent, que des enfants meurent, que des paysages
sont ravagés.
C’est donc bien que la prise en compte uniquement du revenu des propriétaires d’une entreprise, est une façon d’évaluer pas du
tout adapté à la réalité de l’activité économique.
Comment évaluer alors une entreprise en tenant compte de son aspect collectif ? Nous ne devons ne plus mesurer que le seul
rapport vis-à-vis de ses propriétaires, mais vis-à-vis de la collectivité. Reconstruire une comptabilité non plus à partir
du seul regard de ses propriétaires, mais fondée sur son aspect collectif donc son utilité sociale.
Imaginez avec un tel instrument de mesure la comparaison d’une entreprise d’armement comme Dassault et Emmaüs ? De ces
deux entreprises, avec cette logique laquelle se retrouverait classée parmi les plus grandes, et cotée en Bourse, reconnue au 4/40 ?
Mais comment faire pour mesurer l’utilité sociale de l’entreprise ?
Cela revient à considérer que les salaires sont un bénéfice de l’entreprise au même titre que le bénéfice des propriétaires
considéré actuel. Cela n’interdit pas la même recherche de l’équilibre des comptes c’est seulement une lecture et une
présentation différente des mêmes chiffres pour regarder l’entreprise avec des idées différentes: Construisons une autre forme de plan comptable.
Quand les salariés et les clients seront autant écoutés que les actionnaires, nous aurons un regard nettement
plus positif de l’entreprise, et cela lui enlèvera de sa structure dictatoriale pour l’approcher d’une structure
plus démocratique. Elle sera d’autant plus performante qu’elle sera réappropriée par l’ensemble de ses participants.
Cela conduit aussi à compléter les notations comptables quantitatives par des mesures de données qualitatives.
L’évolution du domaine scientifique a su passer des sciences exactes (quantitatives) aux sciences humaines (qualitatives)
pourquoi les disciplines économiques ne sauraient-elles pas faire le même chemin ?
Ecoutez ce que disent les citoyens, ils n'ont pas besoin de "plus de quantité de vie", mais de "plus de qualité de vie".
Je cherche un comptable qui accepte de travailler sur ce projet.