Manifestons ! Manifestons encore! Manifestions toujours! Manifestons ras le bol !
Manifestons ! Encore ?
Une fois, deux fois, trois, fois, et encore… Des manifestations se suivent et se ressemblent, une seule donnée utile ! Le nombre de participants, et pourtant même ce chiffre est sujet à caution.
A quoi bon mobiliser des centaines de milliers de personnes pour un résultat pareil.
J’ai l’impression d’avoir plus entendu de slogans publicitaires pour les syndicats que des arguments contre la réforme des retraites.
Est-il nécessaire d’immobiliser une ville, un port, si ce n’est pas pour expliquer et convaincre les indécis de l’injustice d’une telle réforme.
Est-ce efficace de se promener dans une ville aux endroits les plus perturbants en évitant très soigneusement les endroits les plus symboliques, mairie, préfectures, siège du Medef, bureau du parti au pouvoir.
Je n’ai pas cru entendre ou lire à Marseille aucun slogan contre un maire qui a pourtant approuvé cette réforme des retraites.
Si les individualités critiquaient ouvertement le président en place, les syndicats restaient très cantonné au seul slogan des retraites, alors que cette réforme n’est qu’une injustice de plus dans une politique libérale, méprisant le travail, les peuples, les électeurs, et la loi constitutionnelle.
Chacun dans sa clique, chacun sous son drapeau, chacun criant le nom de son syndicat, avec des slogans puérils.
Comme si les militants n’étaient que des moutons, des animateurs leur font crier ad nauseum les mêmes rengaines à coup de haut-parleurs tonitruants, au point que les voix de chacun se taisent faute d’être audibles.
Que de temps perdu pour arriver à un résultat nulle, c’est cela la fameuse stratégie syndicale qui doit encadrer les luttes les organiser pour arriver au meilleur résultat ?
Dans les bureaux feutrés les responsables syndicaux serrent la main de ministres corrompus, éclaboussés de scandales, affirmant encore haut et fort qu’ils ne bougeront pas d’un millimètre ! Ils honorent un président qui a trahis sa parole de leur présence, et demande humblement un petit geste histoire d’avoir pas l’air trop perdant et de conserver un tant soit peu de crédibilité pour maintenir la paix sociale et éviter les dérives violentes. On ne discute plus avec celui qui n’a pas de parole !
J’imagine même au sein des manifestations, les leaders syndicaux serrer la main de policier badgés eux-aussi CGT afin de garder l’ordre au sein de leurs troupes et éliminer toutes les initiatives qui pourraient réellement exprimer la colère et la frustration des populations.
Alors j’en ai marre de ces manifs qui tournent en rond, qui détourne la révolte vers la publicité syndicale. Oui je sais des syndicats forts pourrait permettre un meilleur contre pouvoir, mais à une condition, c’est que ce soient des syndicats qui représentent le peuple et non le peuple qui donne du chiffre aux syndicats.
"Saint Dicat» priez pour nous... Raté ! Je ne suis plus croyant.
Que faire alors si les manifs ne servent à rien ?
Arrêter de parler au nom des autres et écoutez, laisser les parler, même si ce discours vous déplait ou vous semble dangereux, il n’y a pas de danger, sauf pour ceux qui le méritent ! Une colère bien parquée, n’est qu’un spectacle vide ! Arrêtez de vous tromper de cible, ce n’est pas la ville qu’il faut punir, ce sont ces institutions et ceux en profitent et qui en plus ne les respectent même pas. Aucune réforme ne peut passer si chacun à son niveau refuse d’appliquer ses directives. La désobéissance civile est imparable. Refusons d’appliquer une règle injuste même si celle-ci nous gratifie de salaires ou d’honneurs quand nous acceptons de l’appliquer.
Le pouvoir ne fonctionne qu’avec des moutons.
La république ne fonctionne qu’avec des citoyens.