Trucs et astuces monétaires
Une astuce pour générer une monnaie fiable pour des systèmes d'échanges locaux
Les systèmes d’échanges locaux cherchent à émettre
une forme monétaire locale, souvent « fondante » ou limitée dans le temps pour favoriser l’échange au détriment de la thésaurisation
qui anémie l’économie.
Mais cette monnaie, « grains de sel » « galets » « abeilles » ou autres noms, n’a qua la valeur de la confiance des citoyens
locaux qui connaissent l’organisme qui la gère, c’est à la fois un avantage, par les liens sociaux qui créent une solidarité
dans la zone concernée, mais aussi un inconvénient, car cette monnaie trop localisée, ne permet aucun échange lointain, et aucun
voyage. Elle interdit ainsi toute opération même à petite échelle d’import-export. C’est dommage, car cela génère comme une
forme de protectionnisme en isolant cette activité économique dans son dynamisme local.
Comment créer une monnaie fiable ? Dont la valeur soit reconnue, avec un support matériel inspirant confiance ?
Voilà une solution originale : Vous prenez le montant d’un compte en banque, et vous émettez des chèques de 1, 2, 5, 10, 50, etc
euros tous signés et datés, mais sans mentionner d'ordre, (chèque au porteur), jusqu’à concurrence de la valeur de votre compte.
Ensuite ces chèques peuvent circuler de mains en mains comme une monnaie, faire tourner l’économie, sans repasser par la case banque.
Une monnaie locale qui utilise la confiance à l’euro sans en subir les inconvénients. Cette monnaie est fiable, puisqu’à tout
moment celui qui aurait le moindre doute peut mettre son nom et encaisser le chèque en vraie monnaie. Cette monnaie est "fondante"
puisqu'un chèque n'est valable qu'une année.
Des risques existent : Vous avez entre les mains un chèque sans ordre émis par un inconnu, qui aurait très bien pu faire des
chèques sans provisions. Mais si le compte de l’émetteur est l’association qui gère le système local, et que les adhérents
soient suffisamment nombreux pour contrôler que le cumul des chèques émis ne dépasse jamais le montant du compte dont ils sont
issus, ce risque peut-être très réduit.
Le fait même que tous les chèques soient numérotés, comme des billets de banque, interdit pratiquement que de la fausse monnaie
soit fabriquée. Au passage voilà en plus un support monétaire qui ne coûte rien ! Les banques vous le financent !
Il est démontré que les banques émettent beaucoup plus de crédits à leurs clients que ce qu’elles ont de liquidités réelles
en compte. L’association pourrait jouer le même jeu et émettre beaucoup plus de chèques, tant que ceux qui doutent sont une
petite minorité, leurs chèques sont couverts en cas de doute d’un détenteur, le système s’écroule que si tous voulaient
encaisser les valeurs inscrites, les derniers arrivés se retrouveraient sans provisions, exactement ce que craignent les
banques officiels actuellement, d’où cette répétition sempiternelle « Il faut avoir confiance » prétendue haut et fort par
tout responsable politique conscient précisément du manque de confiance qu’inspire le système monétaire actuel.
Si l’association est honnêtement gérée (si si, j'affirme que cela arrive ! ), transparente, que chacun peut vérifier dans les
comptes de l’association de la sincérité du chèque qu’il détient (via son numéro) cela peut fonctionner. Un simple site
internet indiquant la liste des numéros et les valeurs des chèques en circulation, ainsi que le relevé en cours du compte
en banque de garantie suffit tant qu’il est supérieur ou égal au total des chèques émis.
Le gag de ce système est qu’il utilise précisément les logiques actuelles et les pratiques des banques pour s’en libérer !
Bien que nous n’ayons plus confiance dans le système monétaire actuel, et puisqu’ils nous disent qu’il faut avoir confiance
alors utilisons cette affirmation en guise de garantie pour construire un système marginal qui se libère du système officiel !
En plus, c’est eux qui ont mis en place cette logique, alors utilisons la nous-mêmes !
Supposons maintenant que le gouvernement s’inquiète de cette forme de monnaie qui a surtout l’effet de dédouaner ses
utilisateurs de toutes formes de TVA ou de charges sociales, et qu’il interdise alors aux commerçants d’avoir en tiroir
caisse des chèques sans ordre. (Déjà ce contrôle n’est pas facile et couteux, et il est si rapide de tamponner les chèques
que ce n’est pas évident). Ensuite avoir un chèque sans ordre ne peut être interdit car quand vous remplissez un chèque
il existe forcément un moment où le montant est rempli mais l’ordre pas encore mentionné, « attendez, je n’ai pas fini de le remplir ! ».
Mais la parade est facile : L’ordre peut tout simplement être le nom de l’association elle-même. Après tout c’est
exactement ce qu’est un billet de banque il est émis sur une banque et signé par un trésorier payeur, il est censé
prendre sa valeur quand on le rend à la banque. Autrefois il était garanti par l’or qui pouvait toujours être échangé
contre la valeur du billet (temps révolus !). Sauf que si le chèque n'est plus en blanc, le particulier qui a lemoindre
doute ne peut plus encaisser ce chèque, il lui faut alors aller à l'association lui remettre ce chèque contre sa valeur en échange !
La règle est que l’association s’engage à remettre en Euro la somme indiquée sur le chèque si quelqu’un le réclame.
Reste qu’une telle association peut-être construite de façon frauduleuse, ou décide un jour de disparaitre avec la caisse
c'est-à-dire le compte en banque de garantie. Ce ne serait pas la première fois que cela se produit ! Tous les chèques se
retrouvent donc sans garantie du jour au lendemain. Tiens mais au fait n’est ce pas exactement ce qu’on fait les instances
monétaires quand elles ont cessé de garantir la monnaie par l’or, est-ce que cela a empêché le système de continuer à
fonctionner ? Jusqu’à ce jour non. Alors les chèques en circulation peuvent continuer de circuler, après tout ils sont
seulement le reflet de la réalité des échanges : Une reconnaissance admise collectivement de la valeur des échanges de
chacun envers les autres. Seul handicap, la date limite la validité. Mais ce n'est pas grave, puisque de toute façon ils ne sont
déjà plus couverts par une garantie.
Donc même avec une disparition de l’association responsable, il est même possible d’envisager une survie du système.
C’est la même survie dont bénéficie aujourd’hui le système des monnaies officielles, malgré la disparition du stock d’or
censé les garantir ! Après tout ce système n'est pas plus malhonnête.
Par contre il peut définir ses propres règles de fonctionnement, telles que celles proposées sur des pages de ce site.
Exemple