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Le capitalisme ne pense qu'en terme de croissance
illimitée, en contradiction avec le besoin
écologique de modération il a inventé
le concept de développement durable
Réflexions

trait

"Développement durable" : l'art d'imposer une impasse avec un adjectif à la mode.


Pour ma part le problème n’est pas de choisir entre développement durable ou pas, mais de choisir s’il faut tout simplement parler encore de développement.

Notre planète est un milieu clos, nous commençons de plus en plus à en avoir conscience. Comme le fœtus dans sa matrice, l’humanité a grandi et devra un jour quitter cette matrice terrestre pour visiter l’espace, mais ce temps n’est pas encore venu.

En attendant il faut se rendre compte que toute vie qui croit dans un milieu clos arrive un jour à le remplir et se doit de ne plus grandir. Le poisson rouge ne grandit pas plus que ne lui permet son bocal.

En économie, quand le boulanger réussi à satisfaire aux besoins de son village, il n’a aucune raison de vouloir encore se développer, sinon sa croissance détruira la boulangerie du village d’à coté. La croissance de l’un fait le malheur de l’autre et enlève du choix à tous. Il y a fort à parier qu’en prime le pain sera moins bon.

Tout cela pour dire que la notion de croissance n’est pas une notion à défendre, même si elle était dite durable !

Attention je ne confonds pas la notion de croissance avec celle de progrès, ce que j’ai l’impression d’entendre dans tous ces articles sur le développement. Un développement se mesure en chiffres, en courbes généreusement érectiles qui font bander tous les économistes. Un progrès ne se mesure pas en chiffres alors il est difficile de le mettre en scène sur le spectacle médiatique.

Mon boulanger campagnard qui ne se développe pas peut quand même trouver de nouvelles recettes, ou améliorer ses économies d’énergies, trouver de nouvelles astuces de fabrication qui donnent plus de temps, inventer de nouvelles formes d’esthétique boulangères. Il peut avoir mille progrès sans se développer.

Guérir la faim ou la maladie dans le monde ne ressemble guère à du développement pour les économistes, sauf s’ils arrivent à faire du fric là-dessus en dégageant de nouveaux marchés. Mais question progrès ce serait une sacrée avancée non ?

Faire tomber des dictatures lucratives risque fort d’être un sacré frein au développement de certains marchés d’armements, un manque réel de développement pour les banques qui gèrent les transactions et les fortunes des personnages en causes. Par contre question progrès personne n’osera dire le contraire j’espère ?

Est-ce que je fais comprendre en quoi progrès est totalement différent de développement ?

Alors parler de développement durable est un détournement de sens pour raccrocher à tout prix une idée fausse à la prise de conscience écologique de la planète.

Application : Exemple il est moins important de développer durablement ou non de nouvelles formes d’énergie que d’apprendre à avoir vivre avec celles que l’on a, même si le développement d’EDF stagne, même si le PIB devait diminuer.

Autre exemple : Pour le bien du développement durable, on nous propose toujours du jetable mais aujourd’hui on veut du recyclable, Au lieu de produire plus de biens on produit des biens plus vite à durée de vie plus courte ! De plus même si des matières premières sont économisées en partie par ce recyclage, quel gaspillage d’énergie et de travail ! Si le développement y gagne où est le progrès dans ce délire !

Pour ma part j’applaudis et me passionne pour tous les progrès réalisés, mais qu’on ne me parle plus de développement même durable !

trait

Essai d'explication de cette dérive ?


Le langage économique actuel a privilégié le chiffre, son outil d’évaluation n’étant que la comptabilité. La satisfaction qualitative serait censée se répercuter par une croissance chiffrable. Mais un bon produit ayant une grande durée de vie, est précisément représenté en comptabilité par une moins grande quantité de ventes surtout dans les mesures comptables à court terme (bilans annuels). La qualité de retrouve pénalisée au profit de la quantité.

Comme il est difficile de chiffrer le qualitatif alors la notion de croissance reste purement quantitative. C’est ainsi que tout « développement » est mesurée en une croissance quantitative au détriment d’une évolution ou d’un progrès.

Le langage économique a aussi privilégié le changement, car c’est quand un chiffre change que l’économiste trouve la justification de son rôle il peut analyser, expliquer, conseiller et gagner sa vie. Supposez une comptabilité qui trouve exactement le même résultat d’une année sur l’autre (L’exemple d’un boulanger qui satisfait les besoins de son village) l’économiste n’a plus de rôle, s'il peut provoquer un changement de ces chiffres, donc dérégler positivement ou négativement un système parfaitement équilibré.

Comme pour un économiste ou un comptable, le constat d'un équilibre donne moins de justification à leur rôle, alors des données comptables sans changements sont considérées comme négatives: On parle alors avec mépris d'immobilisme ou de stagnation.

Comment rectifier ces tendances ? En créant des outils qualitatifs (utilité sociale de l'entreprise) et en privilégiant l'équilibre plutôt que le développement.

Page écrite le 27/04/2011

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