Réfléxions pour une constitution.
Les motivations des élus
Quand un homme ou une femme brigue une investiture quelles sont ses principales motivations :
- Les salaires car ce sont des postes bien rémunérés
- Les honneurs qui gratifient leur égo
- Le confort qui les fait vivre dans le luxe, bureaux, logements, repas et transports souvent exceptionnels.
- Le pouvoir, qui leur permet de décider ce dont ils en ont envie parfois au mépris des lois
- La cupidité, car ces postes permettent de réaliser des affaires discrètement de façon très lucratives.
- La volonté de servir son pays et de le conduire vers un meilleur avenir en fonction de ses propres convictions.
Comment réformer le statut des personnes politiques :
- Réduire les salaires à des valeurs telles qu’ils ne soient pas trop soumis à la tentation de la corruption. Trop payé suscite trop de convoitises, pas assez payé affaibli l’indépendance de la fonction face aux tentations des lobbies de toutes sortes.
- Réformer le protocole, car ce qui est honoré est la fonction pas le bonhomme qui l’habite provisoirement. On devrait toujours honorer « Monsieur le Maire » la fonction mais ne jamais honorer son nom. Que les journalistes puissent dire que Nicolas Sarkosy est allé au Fouquet sans donner la fonction, car il n’y est pas en tant que président, mais écrire que le président de la république à animé le conseil des ministres, la fonction mais pas le nom ! Une règle de bon sens qui devrait être inscrit au protocole.
- Qu’un politique ait besoin de rapidement se déplacer, est nécessaire, qu’il puisse recevoir correctement également. Mais comme pour le protocole cela doit strictement être réservé à la fonction pas au personnage. Aller voir un président à l’étranger d’accord il faut un bon avion au président, mais quand il part, en vacances il n’est plus président, l’avion de ligne suffit (prévoir quand même ce qu’il faut pour sa sécurité, mais en tant que citoyen il a droit à la même égalité que tout le monde).
- Le pouvoir, n’est pas un pouvoir personnel mais un pouvoir de représentation de ceux qui l’ont élu, il doit donc soumis à une possible contestation et même sanctionné dès que cette représentation est en contradiction avec les choix des électeurs. Ainsi le vote d’un élu doit toujours être nominatif pour que ses électeurs puissent constater la fidélité de sa mission de représentation.
- Pour contre la cupidité qui amène à ces postes de remarquables escrocs qui comme tout escroc qui se respecte pratique un grand talent de persuasion et de séduction, ne sera contrée que par une véritable indépendance de la justice et des médias, qui peuvent surveiller et contrôler les dérives. Il est donc essentiel que les nominations des juges et l’établissement de leurs règles de fonctionnement soient directement issus de la volonté populaire exprimée dans le parlement. Et cei sur des notions de compétence et jamais pour des raison d’appartenance à quelque groupe que ce soit.
- Tous les élus quelques soient leur réelles motivations vont s’honorer d’une grande conviction politique, comment promouvoir plutôt ceux qui sont sincères ? Si les salaires, honneurs, pouvoir et cupidité sont corrigés comme décrit ci-dessus, les vocations purement intéressées seront vite calmées, et nous iront vers plus de sincérité en politique.
N’est ce pas du bon sens logique ? Mais ceux qui sont actuellement aux commandes ne veulent surtout pas changer leurs privilèges, peut-être pour les suivant exigeons qu’ils acceptent de promouvoir ces principes avant de les élire, en plus ce sera un engagement validant leur réelles motivations.
(Un petit futé me dit que j’ai oublié une motivation importante : le prestige auprès du sexe opposé, c’est exact, mais bon il faut bien accepter qu’une telle responsabilité ait quelques avantages non ? Surtout si on réussit à réduire tous les autres à un niveau moindre ! Rires)
Page écrite le 08 novembre 2011
Intervenant antoine - le 08-11-2011 à 15-03
Salut Trazibule, c'est Antoine (des indignés). Je suis dans l'ensemble d'accord avec ton article. J'y mettrai juste deux bémols :
- quand tu dis réduire les salaires pour éviter la corruption ça me parait contraire à toute logique. Pour moi il faut justement bien les rémunérer pour éviter la corruption. Il faut absolument qu'ils n'aient pas besoin d'être corrompus pour bien vivre. Pour moi le problème vient d'ailleurs ce qui m'amène à mon deuxième point.
- il faut surtout éviter la professionnalisation de la politique. Ces fonctions doivent pouvoir être accessibles à tous et ça rejoint un peu ce que tu dis aussi : actuellement, il suffit de corrompre l'homme s'il est professionnel en politique puisque même s'il n'est pas réélu à son poste il ira sur un autre. Je n'ai pas forcément de solutiion miracle mais on pourrait peut-être penser à limiter à 2 mandats pour chaque fonction...
Par ailleurs, selon moi, un élu est forcément rapidement corrompu. Prenons l'exemple d'une personne honnête élue maire d'une commune de 10.000 habitants. S'il va à l'encontre des intérêts de l'entreprise qui gère l'eau, de l'entreprise qui gère les déchets, de l'entreprise qui gère les parkings ou autres services qui à mon sens devraient être publics, il est certain de ne pas se faire réélire derrière. Ce n'est pas forcément une corruption directe mais concrètement c'est ces entreprises qui font la pluie et le beau temps. Là encore je n'ai pas de solution miracle mais déjà si tous ces services étaient publics sans but lucratif et sans actionnaires ça faciliterait les choses. Il faut aussi des institutions indépendantes qui enquêtent sur les élus et sur les comptes de campagne et rendent publics leurs rapports.
Bon voilà c'est la première fois que je réagis sur ton site donc dis moi si ça te semble utile si tu veux que je réitère ou si ça te gonfle plus qu'autre chose.
Intervenant Trazibule - le 08-11-2011 à 15-31
J’ai bien conscience de la tentation de la corruption, la réduction des salaires doit suivre ce que tu propose.
Concernant le professionnalisme je suis moins catégorique, si quelqu’un est honnête et compétent pourquoi
limiter son rôle, ils sont déjà assez rares ! Non si une limite doit être instituée je pense plus à la présence
affirmée des contrôles via la presse et la justice.
Effectivement les entreprises ont tendance à vouloir forcer la main des élus, c’est pourquoi il est
essentiel que d’une part elles soient vraiment en concurrence, et d’autre part que la décision soit
réellement démocratique et pas le fait d’un seul bonhomme !
La question des services publics ou privé relève d’une définition claire de ce que sont les rôles des
institutions, états régions, communes, j’avais tenté il y a longtemps une approche sur ce point.
Intervenant Matthieu- le 09-11-2011 à 09-36
Salut Trazibule,
Idées intéressantes, je me permet de faire quelques remarques.
Tout d'abord, sur les propositions pour réformer le statu des élus... Je trouve dommage de rester dans un
cadre justement de représentation. Mais si je trouve dommage de ne pas trouver une alternative au
gouvernement représentatif (autant le dire de suite, je suis de ceux qui revendiquent une Assemblée
constituante par tirage au sort), je pense partager avec toi le fait que nous devons mettre au pouvoir
des gens DÉSINTÉRRESSÉS, à la place de ce qu'on a aujourd'hui : DES INTÉRRESSÉS
D'ailleurs tu le dis toi même : "Trop payé suscite trop de convoitises, pas assez payé affaibli
l’indépendance de la fonction face aux tentations des lobbies de toutes sortes." Le soucis c'est
que les riches (ultra riches) arriveront toujours à corrompre nos élus du fait de leurs énormes et
incomparables ressources financières face à celles de nos élus. Donc sur ce point, ils (nos représentants)
ne seront pas épargnés par la tentation de la corruption.
Sur les honneurs, pourquoi donc les retirer ? Beaucoup de personnes marchent à l'honneur, pensent à
l'intérêt général et agissent en conséquence, pourquoi diable vouloir leur retirer leur récompenses
honorifiques ? Reconnaitre quelqu'un qui a agit pour le bien commun n'est pas un mal. Au contraire,
je trouve que cela peut montrer l'exemplarité. En revanche, si je suis partisan de laisser les honneurs,
je suis du même avis que d'établir... des punitions. Un représentant nous doit des comptes. S'il
glande durant son mandat, s'il agit pour son intérêt propre, s'il met en péril la démocratie ou la
mission pour laquelle il est mandaté, il doit être révocable, ou surtout sanctionné.
Je n'ai rien à redire sur le fait qu'en dehors de ses fonctions, tout représentant n'est qu'un citoyen
parmi tant d'autre. Enfin ça me chagrine quand même, car alors cela voudrait dire que par sa fonction,
il est au dessus des citoyens, mais je comprends ce que tu as voulu dire.
Je ne comprends pas ton 4ieme point "Ainsi le vote d’un élu doit toujours être nominatif pour que
ses électeurs puissent constater la fidélité de sa mission de représentation". Mais là encore,
je n'y crois guère... Parce que ça sous entends, que les citoyens (qui d'ailleurs dans un gouvernement
représentatif, n'en sont pas, ils sont de simples électeurs qui n'ont pas de pouvoir de décision,
et c'est ce contre quoi je m'indigne le plus) sont vigilants. Et ils ne s'investissent pas vraiment
en politique du fait de l'abandon de leur pouvoir de décision dans les urnes, aux mains d'un élu
qui devient leur représentant (et de ce fait il ne fait pas l'unanimité). Les citoyens (on reste
sur ce terme) se lassent de la politique parce qu'il n'y a pas de CONTRE POUVOIR entre deux élections.
(mise à part aller tous dans la rue)
Concernant l'indépendance des médias, et des juges, je suis bien d'accord. Mais aujourd'hui les
ultra riches possèdent la majorité de ces médias qui servent véritablement de support à leurs pantins
que sont nos représentants. Là encore, comment assurer leur indépendance ? Comment s'assurer que les
élus, derrière leurs draps de vertus, sont bien sincères ? S'assurer de la liberté de presse n'est
donc pour moi pas une garantie de se protéger des dérives ou autres abus de pouvoirs.
Je te le dis en toute amitié : non, ça ne m'a pas convaincu. Ce système que tu décris est sans doute
amélioré par rapport à celui que nous connaissons, mais ne nous protège ni de la corruption, ni des
impunités politiques.
Au plaisir de te lire, Matthieu
Intervenant Trazibule - le 09-11-2011 à 12-28
Le but est bien de privilégier des représentants ayant plus le souci du bien collectif que
de satisfaire leurs propres motivations personnelles. Cela pour limiter les tentations de la corruption.
Le tirage au sort présente un avantage qui est de limiter la notion de campagne (a quoi bon si le hasard
décide ?) et de donner sa chance à tous, donc, avec le temps, de représenter tout le monde. Mais l’énorme
inconvénient est de limiter les chances de mettre à la direction celui qui aura la meilleure compétence
pour transmettre nos demandes. Tirer au sort pour
décider d'un président dans notre assemblée d'accord à la rigueur, est ce que ce sera le meilleur
président ? Mais pour être représentés efficacement dans une autre assemblée, j'en doute !
Je suis personnellement contre le tirage au sort (aveu d’échec dans nos capacités de choisir) mais également
contre les méthodes actuelles d’élection, c’est pour cela que j’en propose de nouvelles. Je souhaiterais
un jour participer à un débat avec Etienne Chouard sur cette question. Mais je suis aussi opposé aux méthodes
actuelles d’élections, c’est pour cela que j’en propose de nouvelles.
Mettre à l’honneur signifie donner de l’importance et inciter au respect, mais ce qui doit être mis
à l’honneur c’est la responsabilité du rôle pas l’individu qui l’assume. Je me méfie de tout ce qui
peut gratifier l’ego car de nombreuses dérives sont issues de cela. Mais c’est une autre discussion
plus philosophique.
Cela n’interdit pas une sincère reconnaissance après mandat envers celui qui l’aura rempli avec probité.
Mais pendant le mandat niet ! Honneur au poste pas à la personne.
Le contrôle par contre est nécessaire, c’est pour cela que quand un élu vote, le décompte « nominatif »
doit être systématiquement publié, pas de vote anonyme pour un représentant. Est ce que mon représentant
a bien voté comme notre groupe le lui a demandé ? Est ce qu’il défend correctement notre point de vue
et pas son idée personnelle ?
On ne peut pas exiger de tous qu’ils s’impliquent dans la vie politique, beaucoup préfèrent d’autres
points d’intérêt, aussi ils délèguent, mais ils doivent pouvoir vérifier que leur délégué a suivi leur
point de vue et agit en ce sens.
Entre deux élections le contre pouvoir est juridique, il faut pouvoir juger et sanctionner la
trahison de la représentation, un dialogue régulier peut s’imposer alors entre élu et électeurs pour éviter
d’en arriver à l’action en justice.
La notion d’indépendance des medias vient de ma proposition d’une démocratie construite sur
cinq pouvoirs au lieu de trois actuellement.
Quand je parle d’un point particulier de réflexion, il est toujours relié à d’autres propositions. Il
est difficile de proposer un nouveau modèle politique car chaque pièce du puzzle ne prend sens que par
rapport aux autres pièces mais semble incongrue si on veut l’insérer dans le puzzle actuel.