Réflexions pour une constitution
Réflexions suite au coup d'état au Honduras.
L’observation de ce qui se passe au Honduras permet de comprendre que la constitution d’un pays sert à sa stabilité mais qu’elle peut aussi servir à l’empêcher d’évoluer.
La règle du jeu doit être bien écrite sinon toutes les tricheries sont possibles, au Honduras un président a voulu aller au-delà de la règle prévue pour pouvoir continuer son œuvre, la constitution telle qu’elle est écrite ne le permet pas, même si la volonté populaire satisfaite du travail accompli semblait favorable à une telle prolongation. Les forces de l’argent, en général de droite conservatrice, manifestement opposées à ces changements sociaux utilisent l’argument constitutionnel pour faire un coup d’état, acte anticonstitutionnel par définition, sous prétexte de respecter cette constitution.
La légalité est respectable si la règle est bien écrite.
Cela révèle une contradiction :
La nécessité de limiter tout pouvoir dans le temps pour éviter une appropriation de ce pouvoir par un seul groupe ou un seul homme.
Mais aussi la nécessité de laisser agir celui qui a su contenter la majorité des électeurs pour le bien collectif du pays sans brimer une minorité.
Quand un individu a ces qualités, pourquoi vouloir s’en priver ? Une solution proposée sur ce site est le recours au mandat à durée choisie par le candidat, aux électeurs d’accepter ou de refuser, mais assortie de l’obligation de résultat issue de la contractualisation des discours politiques qui invalide le mandat dès qu’un manquement aux engagements pris est constaté. Cela n’est possible qu’avec une information et une justice totalement libres et indépendantes.
Comme il n’est pas possible de faire évoluer un pays avec une règle mal écrite, car la règle contient dans ses dispositions la volonté de ceux qui l’ont écrite, c’est donc bien au niveau de la constituante, que doit être écrit une règle collective. Il faut aussi que cette règle soit issue de la volonté populaire, et non de techniciens constitutionnels en général même pas élus mais auto-institués comme des spécialistes détenteurs de cet art qui en dépossèdent le peuple.
Vouloir participer à l’écriture d’une constitution en proposant des thèmes issus d’une observation et d’une réflexion étrangère à tout intérêt partisan ou financier reste une solution d’évolution de nos sociétés. Au passage notons qu’il est aussi très important de définir dès le départ les conditions permettant l’évolution de cette constitution.
Il reste évident que des puissances émergent et souhaitent modifier à leur goût les règles constitutionnelles et leurs applications, c’est pourquoi il est si important de définir l’équilibre entre les pouvoirs et les limites de leurs attributions. Séparer l’économie, le langage, la politique, le juridique et l’exécutif devrait limiter les possibilités d’influence de l’égoïsme de ces puissances.