Réflexions sur l'état de la vie de
nos régions terre après un retour de voyage
Le monde change...
Retour de voyage
Je rentre de voyage et je suis très inquiet : après plus de 2000 kilomètres en voiture, mon pare-brise est propre, pas de moustiques, de papillons, ou autres insectes écrasés. Autrefois pare-brises et calandres étaient très rapidement couverts d’insectes morts.
L’atmosphère est devenue vide de vie.
Mais si, il y avait de la vie, des files de touristes saturent les autoroutes.
Je rentre d’une course en montagne, la même course que je faisais quand j’étais adolescent et je suis très inquiet : Je n’ai plus vu ces nombreux choucas voler entre les arêtes, ni les moustiques ou insectes emportés par les vents de la vallée et qui gelés constellent dans la neige. Et si peu d’oiseaux….
La montagne est vide de vie.
Mais si, il y avait de la vie, des files de sportifs saturent les sentiers.
Je suis passé par l’alpage, les troupeaux de moutons ont remplacé les quelques vaches d’autrefois, beaucoup trop nombreux pour l’herbe qui n’arrive plus à repousser suffisamment, rentabilité oblige, l’érosion va pourvoir agir à sa guise.
Mais étrange, autrefois avec les moutons il y avait plein de mouches, là aucune, où sont-elles, qu’est ce qui les a détruit ? Et où sont passées les sauterelles ?
Dans la forêt, silence profond, pratiquement pas de chants d’oiseaux, par même le tac-tac des piverts qui résonnent si loin, aucun limace ni escargots sur le chemin. Mêmes les toiles d’araignées semblent absentes. Je n’ai même pas vu beaucoup de fourmis. Reste des troncs coupés écorcés et des traces d’engins qui gravent les sentiers.
La forêt est vide de vie.
Ah si de nombreux humains, courent le plus vite possible pour aller… nulle part juste dépasser leur propre chronomètre.
Dans ma rue, quelques rares martinets se poursuivent encore mais où sont les vols de martinets et d’hirondelles si fournis de mon enfance ?
La ville aussi est vide de vie.
Seuls prolifèrent certaines espèces pigeons et rats d’égouts, chats et chiens et humains…
Si les insectes ont disparu des campagnes et des montagnes, c’est toute la chaine alimentaire des autres espèces qui est atteinte. Mais il faut des années de vie pour se rendre compte de l’ampleur des différences, les jeunes ne peuvent pas avoir ces souvenirs qui révèlent l’ampleur de la destruction, comment peuvent-ils comprendre ? Les insectes sont pensés comme des nuisances, éliminer mouches araignées et moustiques leur semble nécessaire à leur confort oubliant qu’ils sont aussi nécessaires à leur survie.
Quel homme politique pourrait décider de supprimer une zone industrielle pour remettre en place des marais dit « insalubres » pourtant si nécessaires à la chaine alimentaire et aux processus hygrométriques.
Pourtant il le faudrait…