Réflexions
La publicité
Je ne sais plus qui a dit (Ford peut-être) « Si j’avais cent dollars j’achèterais une pomme 1 dollar et ferait 99 dollars de publicité pour la vendre deux cent dollars ».
La publicité a un but : Nous faire connaitre un produit pour nous le vendre avec la meilleure marge possible.
Or pour nous pousser à acheter, la publicité a besoin d’exacerber notre envie. Elle se doit surtout de ne pas faire appel à notre intelligence qui pourrait alors s’enquérir du meilleur rapport qualité prix, de la nécessité réelle de l’utilité du produit.
Aujourd’hui internet permet de limiter l’impact de la publicité car nombreux sont ceux qui découvrent par la publicité l’existence d’un objet pour ensuite sereinement aller chercher le meilleur revendeur en les mettant tous en concurrence y compris ceux qui offrent ce produit d’occasion. Mieux encore les internautes vont pouvoir dire leur propre expérience du vendeur ou du produit, l’achat devient intelligent, la publicité ne devient plus qu’informative sur un produit mais beaucoup moins sur un vendeur, elle perd beaucoup de son intérêt pour l’annonceur sauf s’il est le fabriquant lui-même.
Comment pousser les gens à l’achat ? D’abord il faut associer le produit à une notion de bonheur, sous-entendu, sans lui vous êtes très malheureux. Quelle tache celui là qui n’a pas la dernière voiture, quelle tristesse de se refuser le bonheur d’un écran gigantesque, quelle honte si tu n’as pas la dernière marque des basquets à la mode. C’est une forme de séduction qui vise à créer un problème pour pouvoir apporter une solution.
Finalement la publicité doit nous rendre le plus malheureux possible pour nous apporter via leur produit miracle le plus grand bonheur possible. La consommation est un bonheur pour les publicistes, en fait le bonheur du fabriquant et du publiciste surtout. Cela ressemble à ces religions qui décrivent notre quotidien comme particulièrement désagréable pour nous promettre un paradis d’autant plus merveilleux.
Où est l’intelligence ? Parfois elle sert de vecteur mais c’est rare, seulement dans ce cas, avec force chiffres et argumentaires à l’appui, la publicité va informer réellement, pas besoin de sentimentalisme, pas besoin de spectaculaire, les faits se suffisent à eux-mêmes.
La publicité pour faire passer son message a besoin de le répéter. Quand j’étais gosse je trouvais absurde ces militants qui mettaient 30 affiches identiques cote à cote, quel gaspillage ! Il aurait mieux valu trente rues différentes non ? En fait la publicité a besoin de marquer les cerveaux d’y inscrire une empreinte subliminale. Combien d’entre nous n’ont pas eu l’esprit encombré par un slogan débile. Parfois même nous nous rappelons, malgré nous, d’un spot publicitaire sans même nous souvenir de la marque présentée, pourquoi ? Parce qu’au moment de l’achat nous aurons instinctivement le geste vers ce choix sans même nous rendre compte que nous sommes conditionnés comme le chien de Pavlov par la répétition ad nauseum de la même image.
Ainsi on en arrive a voir des jeunes mais aussi des adultes à revendiquer leur bêtise en portant bien visible et en grosse lettres voyantes, sur des vêtements sans intérêt la marque qui a su les abuser.
Comment des gens supposés censés peuvent en arriver à afficher leurs faiblesses et leur docilité à ce point, la mode comme la religion fait ses choux gras en transformant des hommes dotés d’un cerveau, en zombis dociles. Le pire de la mode est de leur faire croire en plus qu’ils sortent de l’ordinaire précisément quand ils s’y conforment totalement. Et ce système est puissant, dans l’histoire de la mode aucun gouvernement, dictature ou église n’a réussi à s’y opposer. Mais je crois que je confonds mode et publicité, alors que la puissance de la première fait que l’autre ne réussi qu’à lui courir après pour l’utiliser, sans jamais réussir à la précéder malgré tous ses efforts stériles en ce sens.
Finalement la publicité nous rend cons, c’est même son but réel, quitte à mentir, tricher, jouer de nos plus sordides pulsions, violence, jalousie, prétention, forcer notre cerveau, bloquer notre esprit critique, nous rendre définitivement malheureux tant que nous n’aurons pas céder à ses sirènes paradisiaques.
Il faut une sacrée dose de publicité pour envoyer les hommes de faire tuer à la guerre toujours parée des milles vertus quand elle se déclare. La propagande est une technique très élaborée et très efficace, aussi vieille que les armées qui ne partent jamais combat qu’après une harangue très motivante, en général de la part d’un général, qui lui, pas bête, n’y va pas.
Apprenons à ne pas être dupé par les grandes phrases, les belles images et les idées faciles. Choisissons notre façon de penser même si elle semble hors normes pour la plupart de nos concitoyens.
La publicité est un fléau de cette civilisation, elle n’informe pas, elle déforme, elle soumet!
Dire que je suis en train de faire de la publicité pour l’esprit critique !