Les sondages ne jouent pas un simple rôle dinformation,
ils sont un outil essentiel pour conditionner les électeurs dans leurs votes
devenus stratégiques. Qui les fait, vers quoi cela nous mène ?
La démocratie oubliée.
La République des sondages
Suite à la démission surprise de la candidature de J.L. Borloo, je soupçonne que cela est du aux faibles intentions de votes
annoncées, par les instituts de sondages.
Cela me fait réfléchir sur leur rôle:
Qui choisit nos dirigeants dans cette Vème République ? Normalement ne sont les élections qui décident de nos dirigeants, mais
comment cela se passe-t-il ?
Le prétendant doit d’abord être connu dans son parti, c'est-à-dire se montrer, parler, si possible avoir des articles dans les
médias. Peut-importe ses compétences, son honnêteté, sa formation. Alors il représente une certaine image, il prend de l’importance.
Ensuite il lui faut gagner l’investiture de son parti, mais là tout dépend des accords de son parti avec ses rivaux, apparait
alors l’importance des sondages, car c’est en fonction de ces prévisions que les décisions seront prises, nous allons avoir
tant d’élus alors partageons ainsi, dans telle région tu as tant de chance alors c’est toi qui t’y colle ! Bon dans cette
circonscription on n’a aucune chance alors inutile de gaspiller notre énergie !
Finalement ce sont les sondages qui décident des futurs candidats!
Observez, un candidat n’ose se présenter que si les sondages lui donne un certain pourcentage, un candidat continue ou s’arrête
en fonction des sondages, a chacune de ses propositions ou chacun de ses discours, un sondage lui montre qu’il est sur la bonne voie
pour gagner des points, Sarkösy de Nagy-Bocsa lui-même risque de ne pas oser se présenter si les sondages sont trop défavorables…
Mais les électeurs eux-mêmes ne votent plus pour leur candidat préféré, de peur que leur voix ne soit gaspillée dans un choix marginal,
ils votent surtout en terme de stratégie en fonction des résultats des sondages.
Au fait avez-vous retenus tous les échecs de ces fameux sondages ? Depuis qu’ils existent leurs erreurs ont été fréquentes et flagrantes,
que d’ailleurs les médias se gardent bien de rappeler. Le dernier cas est même la dernière élection primaire chez les écolos qui annonçait
Nicolas Hulot ! Normalement personne ne devrait donc faire confiance à cette « technique » aussi inexacte ! Rappelez-vous : En 1981, 3
sondages seulement sur 40 ont donné Mitterrand vainqueur. Pour la Présidentielle de 1995, Balladur était donné très largement favori.
En 2002, aucun sondage n’avait prévu l’élimination de Jospin au premier tour. Dernièrement, chez Europe Ecologie les Verts, Nicolas Hulot
était donné largement favori devant Eva Joly.
Même leurs réussites sont sujette à caution, car dans quelle mesure le fait d’annoncer avec toute la puissance des médias que
Untel va gagner, risque fort de décourager les votes opposants qui préfèrent profiter de leur dimanche, et encourager les sympathisants
certains de participer à cette victoire.
En plus d’être faux ces sondages sont en plus volontairement tronqués du moins dans leur présentation, en commentant des chiffres considérés comme
absolus alors que les marges d’incertitudes sont parfois très importantes. C’est le cas des primaires actuelles du PS pour lesquelles je suppose
une grande incertitude, car d’une part les futurs votants ne sont pas connus, donc impossible de construire un panel réaliste mais un vote
précédent du mêle type n’existent pas, alors impossible d’évaluer la justesse de l’outil de mesure statistique. Pourtant nul ne mentionne
les taux d’incertitude.
J’ai aussi remarqué très fréquemment l’usage de la dissimulation dans les résultats qui oublie de mentionner des candidats, les reléguant
dans l’oubli, ce qui forcément les rendra encore plus transparents dans le paysage politique.
Enfin ayant pratiqué les statistiques j’ai souvent été très étonné de voir des pourcentages considérés comme justes alors qu’ils sont
très aléatoires. 0,1% sur un échantillon de mille personnes ne présente qu’une personne, alors on proclame qu’un candidat qui n’a que
10% des voix (chiffre déjà arrondi quand des résultats donnent peut-être 10,4%) « remonte » à 11% (en réel 10,5%). Et de commenter
là-dessus une remontée significative alors qu’elle n’est due qu’à une seule personne interrogée. Et parfois vous entendrez en plus dire
que les « ouvriers » ou les « femmes » votent comme ci ou comme ça c’est donc encore une fraction qui perd toute signification statistique.
Et pourtant ce sont eux qui décident de notre démocratie ! D’où ces budgets si importants consacrés à payer des instituts de sondages.
Tiens c’est peut-être pour cela que la patronne du Medef est issue de cette profession !
Observez que tous les instituts de sondages ont à leur direction des proches du pouvoir en place : (
Source www.post.fr)
- François Pérol pour BVA
- Vincent Bolloré pour le CSA
- Martin Sorrell pour TNS Sofres
- Didier Truchot et Jean-Marc Lech pour Ipsos
- Laurence Parisot pour Ifop
- Hugues Cazenave pour OpinionWay
Les sondages ne servent pas à mesurer l'opinion mais à fabriquer l'opinion.
Décidément elle est bizarre notre démocratie ! Ses choix n’ont plus rien de démocratique s’ils sont surtout issus de techniciens statistiques, motivés par des raisons économiques. Ils sont trop heureux de prendre tant d’importance, ce qui leur rend facile la possibilité de renforcer leur rôle en décidant des orientations à venir! Alors tout citoyen sondé devrait par déontologie démocratique, répondre autre chose que sa véritable intention de vote !
Page écrite le 03-10-2011
Pour mieux comprendre:
Comment le Front National bénéficie de façon occulte de toutes les données des instituts de sondage !
Arrêt sur image, l'Elysée aurait payé 4 fois plus que les médias
Comment manipuler des élections.
Changer de système de vote.
Intervenant Christiane Brochier - le 21-10-2011 à 17-54
Il y a longtemps que je dis qu'il faudrait interdire au moins un mois avant les élections politiques, toute publication de sondages ! Seuls les candidats doivent s'exprimer, s'expliquer dans les médias, internet, la presse etc et répondre aux questions des électeurs. Et quand ces sondages sont autorisés les obliger à donner la formulation précise de leurs questions. Loi votée à l'unanimité par le sénat et retoquée par le pouvoir en place.... c'est tout dire ! Nous sommes le pays qui utilisons le plus les sondages
Voilà un combat pour la démocratie et pour faire de la politique autrement......La difficulté à la faire passer nous donnera un aperçu de la puissance nocive, corrompue et perverse au service une fois de plus de la finance car en plus les sondages coûtent la peau du cul !
Intervenant Trazibule - le 02-11-2011 à 09-38
Oui mais il serait si facile de lire les résultats de ces sondages à l'étranger, que l'influence risque d'être maintenue !
S'il fallait une preuve du bidouillage des sondages en voici une :
"Les faux sondages
du Figaro sur Sarkozy"
Intervenant Bal - le 24-12-2011 à 12-18
Et si, à la place des sondages sur les candidats, on s'interessait plus aux sondages sur les projets, les idées ?
Ensuite on répartirait les candidats dans ces catégories de projets. Puis, on réfléchirait aux propositions qu'ils feraient pour réaliser ces projets. Ensuite encore, et c'est le plus important, on lancerait des sondages sur de nouvelles idées originales, nouvelles. Et on demanderait aux candidats de se positionner sur ces idées. On mesurerait la dynamique d'une nouvelle idée, marquant ainsi son impact. Mais ce n'est pas tout :
Une photographie à un instant donné ne veut rien dire. Hollande tombe du 150 ème étage, une photo le montre au 150ème. Mais ce qui est important, c'est que une fraction de secondes après, il sera au 50 ème, puis un peu plus tard, mort, par terre. La dynamique d'un sondage compte plus que l'instantanné du résultat.
De toute façon, ce sont les médias qui ont le contrôle de la diffusion des noms des candidats, de la propagation d'idées nouvelles et même de leur interprètation. Un pouvoir exorbitant.
Que faire ?
Qu'est ce qui est le plus important : l'Homme (et son équipe) ou les idées qu'il trimbale ? c'est à dire : que doit on sonder : des impacts de personnes ou des impacts d'idées ?
Que doit-on diffuser ? et comment ? (Mes idées bien sûr ! Avec des sondages favorables)
Qui doit on promouvoir ? et comment ? (Moi, bien sûr ! Avec des sondages favorables)
Personne n'a de réponse valable à ces questions.