Une ville qui se meurt !
Inventaire Marseillais
Voilà une ville cosmopolite, riche d'histoire et d'histoires, vieille ville portuaire qui cumule tout ce qu'il ne faut pas faire pour réussir à être belle et tenir sa place de porte de la Méditerranée.
Vous y rencontrerez la plus grande pollution, les quartiers les plus pauvres de France, des records d'embouteillages, des absurdités de gestion mais une vie puissante qui s'adapte à tous ces problèmes.
Sans plan de circulation cohérent, Marseille cultive une spécialité consistant à créer des sens de circulation opposés dans la même rue. Ainsi a combien de carrefour aboutissent trois files de voitures de rues à sens unique pour repartir dans une seule, cela crée forcément des embouteillages ! Essayez de déposer quelqu'un au numéro X de la rue Paradis qui change plusieurs fois de sens ! Marseille est la seule ville de France capable de créer des pistes cyclables interdites au vélo ! Si si allez voir sur le boulevard du Prado !
Transport en commun
Marseille disposait autrefois d'un tram remarquable qui allait d'Aubagne à l'Estaque, après avoir payé ce tram et sa démolition en 1956, ils ont du repayer sa reconstruction, mais curieusement ce tram suit souvent le trajet du métro, concurrence entre ville et région ?
Résultat le centre ville est saturé de transport en commun, mais les quartiers populaires et même des centres universitaires comme Luminy ou l'hôpital nord restent très mal desservis,
Si une carte de densité de population existe, elle montrerait l'illogisme du tracé des transports en commun loin des besoins réels !
Comment se moquer du monde, à Marseille plus qu'ailleurs. Il se dit que les travaux de la L2 (rocade proverbiale évitant le centre de Marseille en chantier jamais fini depuis 1986 aurait été bloquée par l'existence d'une clause de non concurrence de 30 années signée avec la société du tunnel payant du Prado carénage, prévu initialement gratuit comme il se fait dans toutes les villes de France.
Habitat
Je suis surpris de voir à Marseille ces familles d’immigrés dormir dans les renfoncements de certains immeubles dont les étages contiennent manifestement des appartements vides. En levant les yeux au jugé du nombre de fenêtres fermées non entretenues, il existe au moins un appartement sur dix qui est vide ! Faites vous-même votre comptage !
Au boulevard de Plombières, d’un coté de la rue, une friche industrielle était peuplée de cabanes de Roms, qui prenaient l’eau au raz du sol sur la borne des cantonniers ç 50 cm des camions qui passent, et de l’autre deux immeubles entièrement vides et abandonnées depuis des années.
Un jour les Roms ont traversé la rue et s’y sont installés enfin à l’abri ! Horreur, inadmissible, alors les autorités ont fait raser les bâtiments puis construire un ensemble immobilier assez monstrueux profitant au maximum possible de tout l’espace disponible, et propose l’accession à la propriété ! Mais non, pas aux Roms voyons ! Comme en Palestine, nous détruisons leurs habitats pour construire les nôtres !
La mairie ne semble pas aimer les espaces verts : Le vieux port a été « minéralisé » comme ils disent. Pas une seule plante verte, au moins ils feront des économies de jardinier. Mais la mairie fait mieux, elle vend ses verts espaces, aux promoteurs. Le parc Levy, le parc de la Chanterelles ont subi le même sort malgré une vive opposition des citoyens, le parc Longchamp qui draine tant de touristes est lui-même menacé d’un parking. Au sud, un boulevard est en projet pour urbaniser toute une zone relativement verte avec notamment des jardins familiaux. Pourtant, les marseillais ont besoin de ces jardins, les rares qui existent ont des listes d’attente pires que les places au port pour les bateaux. Il se dit que Marseille est la ville qui compte le plus petit nombre d’arbres par tête d’habitant.
Toutefois, la plage du Prado a été remblayée, entre autres par les gravas du métro, pour créer une grande zone verte, au détriment de ceux qui habitaient en bord de mer. Pas grave, puisque ce sont des pelouses. Il se dit que ces 50 hectares gagnés sur la mer, peu à peu, se peuplent de bâtiments commerciaux qui ne sont pas inscrits au cadastre. Ces commerces sont donc installés en toute illégalité. Alors, comment l’État peut-il récupérer les taxes foncières sur un foncier censé ne pas exister ? On a que 32 ans de retard sur cette question, je présume que certains commerçants ne s’en plaignent pas. Avec une telle aubaine, je suis convaincu que, avec le temps, la pierre remplacera la terre. Et les anciens riverains du bord de mer se retrouveront perdus en milieu urbain.
Les écoles privées fleurissent à coup de subventions, les écoles publiques croulent sous le manque d’entretien, le bruit court que les affinités d’un maire avec l’opus dei en seraient la raison. Résultat une ségrégation des populations scolaire par l’argent, des écoles publiques peuplées d’enfants à la peau sombre, et des écoles privée peuplées d’enfants blancs ! Comment voulez vous qu’adultes ces communautés puissent cohabiter sereinement ? Si l’école dessine l’avenir, attendez-vous à le découvrir fort sombre !
Sport
Marseille mise tout sur le haut de gamme, mais le stade vélodrome est un gouffre financier, pénalisant ses comptes pour des décennies, le « cercle des nageurs » par ses réussites masque l’état déplorable des piscines marseillaises, aux horaires très limités.
Anecdote significative : un stade de foot a été squatté par des gens du voyage, c’est vrai qu’ils n’ont pas de terrains disponibles comme la loi l’exige, gênant ! Alors la municipalité a finit par les faire partir, aujourd’hui plus de caravanes, ca ne risque plus, mais pas de joueur de foot non plus, car c’est devenu une décharge à gravas !
Est-ce à cause des vents que la ville parait si sale ? Est-ce à cause de la paresse proverbiale de ses employés municipaux ? Est-ce à cause d’un recyclage défaillant ? Mais Marseille n’arrive pas à être propre. J’ai vu un camion poubelle affichant « Marseille Propre, le civisme c’est vous, la propreté c’est nous » dont le chauffeur jetait par la fenêtre ses emballages ! Un ami a vu les camions de recyclage arriver au dépôt pour vider dans le même bac leurs contenus verre, papier ou plastique.
Les procès pour décharges sauvages ont des conclusions étranges : des associations avaient payé de leur poche des analyses de polluants, elles ont obtenu que, dorénavant, ce soient ceux qui gèrent la décharge qui fassent eux-mêmes ces analyses. Comment le juge peut croire une seconde que ces analyses seront sincères ? En attendant, la décharge continue ! Ah si, quand même, elles finissent par être interdites à grand renfort d’articles dans les journaux, mais seulement quand la décharge est pleine. Que voulez-vous la justice est si lente.
La voilà la panacée économique, puisque le chômage fleuri, vive l’apport de travail par les touristes ! Sauf que ce tourisme est très encadré dans des lieux très précis, qui ne laissent guère de contact avec la population, le commerce se concentre aux terrasses du port un supermarché dédié aux touristes ! Un tour en car au parc Longchamp, à la Bonne Mère, au Panier et retour au port sur ces immeubles flottants fort polluants qu’on appelle encore « paquebot » mais qui ne sont plus beau du tout !
Finances
Marseille est la grande ville de loin la plus endettée de France, son stade lui coûte une fortune pour un club moribond écrasé de scandales et d'échecs. De plus cette dette doit être assumée par un taux de salariés actifs parmi les plus faibles de France, pire encore, le salaire moyen est très bas.
Quand sur la corniche vivent les plus grandes fortunes.
Pour mesurer l'importance de la dette par rapports aux moyens des marseillais, j'ai tenté de calculer combien de temps il leur faudrait pour la rembourser et ce sur plusieurs villes.
Mes sources sont le site de l'Insee qui publie ces données et celui des collectivités locales.
Si j'y ai trouvé le nombre d'actifs et le taux moyen du salaire horaire, je n'ai pas le nombre réel d'heures travaillées, j'ai donc fait une vague estimation ce temps à partir du nombre de salariés à temps pleins (35 heures) et en temps partiel (24 heures). Même si ces chiffres ne sont pas exacts, les écarts étant les mêmes pour chaque ville, la comparaison reste quand même valable.
Voici un tableau construit à partir de ces données et un graphe pour mieux le visualiser.
DETTES PAR VILLE | Paris | Marseille | Lyon | Bordeaux | Toulouse | Nice | Grenoble | Strasbourg | Nancy | Nantes | Lille | Toulon |
Nombre d'Habitants | 2 265 886 | 859 367 | 491 268 | 241 287 | 453 314 | 347 060 | 160 215 | 275 718 | 104 072 | 292 718 | 231 491 | 163 760 |
Salaire horaire moyen | 21,7 | 13,6 | 15,6 | 14,6 | 14,5 | 13,1 | 14,4 | 13,2 | 13,9 | 14,5 | 13,9 | 12,4 |
Nombre de salariés temps complet | 1 501 225 | 283 071 | 246 471 | 139 225 | 245 591 | 117 923 | 73 371 | 129 721 | 52 233 | 136 944 | 128 808 | 62 357 |
Nombre de salariés temps partiel | 289 782 | 57 806 | 57 750 | 28 528 | 50 159 | 25 173 | 20 301 | 29 947 | 12 973 | 37 728 | 30 001 | 12 179 |
Revenu annuel (millions d'euros) | 65 829 | 7 824 | 7 935 | 4 133 | 7 238 | 3 154 | 2 227 | 3 528 | 1 509 | 4 183 | 3 692 | 1 564 |
Revenu annuel moyen par habitant | 29 052 | 9 105 | 16 152 | 17 128 | 15 966 | 9 089 | 13 900 | 12 794 | 14 499 | 14 290 | 15 950 | 9 553 |
Dette par habitant | 1 844 | 2 156 | 840 | 1 160 | 150 | 1 458 | 1 675 | 800 | 1 023 | 802 | 1749 | 430 |
Durée remboursement avec taxe de 1% du salaire annuel | 6,3 | 23,7 | 5,2 | 6,8 | 0,9 | 16,0 | 12,1 | 6,3 | 7,1 | 5,6 | 11,0 | 4,5 |
Salaire horaire moyen * (nbr salariés temps complet * 35 + nbr salariés temps partiel * 24 ) * 52
Exemple: pour obtenir le salaire horaire net moyen sur Marseille : 13,6
Sources des chiffres INSEE.
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau_local.asp?ref_id=SAL&millesime=2013&typgeo=COM&search=13055
Gestion
La gestion même de ces finances est étrange, ainsi au moment de l’année de Marseille capitale de la culture, les subventions aux associations de la communauté urbaine de Marseille révélaient une triste perle :
Regardez les faits, la promotion de la culture à Marseille peut se mesurer aux subventions accordées, pendant que des lieux de production culturelle au vrai sens du mot comme « le Point Bascule » risquent de fermer en pleine année de la culture Marseillaise, faute d’aides, la CUMM (communauté urbaine) en 2010 accorde 37,87% de tous ses versements à une seule association : « L’AGENCE D'URBANISME DE L'AGGLOMERATION MARSEILLAISE » bonjour la culture ! Cherchez à quoi sert cette association !
A coté de cela 6 associations seulement mentionnent le mot culture et recueillent ensembles 1.24 % des subventions et encore, 0,75% vont à deux associations mentionnant "culture et sport".
J’ai vérifié, il n’y a qu’à Marseille que cela se produit !
La culture à Marseille
Marseille était autrefois un lieu de grandes industries chimiques. Aujourd’hui, la ville endettée doit payer le nettoyage, mais de sa poche puisque les industriels sont partis, que ce soit à l’Estaque où il a fallu gratter jusqu’à la roche, ou éliminer le plomb et l’arsenic ou à Pointe rouge. Marseille est polluée malgré l’évacuation par la mer ! Gardanne déverse ses boues rouges au fond des calanques touristiques. Les rejets de la centrale et de ses usines de ciment rendent l’air nocif à Berre, La Mède et Fos. Quelle chance que le Mistral refile souvent toutes ces cochonneries à la Méditerranée !
DélinquanceMarseille possède c’est une image de marque : french connexion, films de gangster qui adorent se tourner à Marseille, les quartiers avec leurs trafics de drogue les règlements de compte meurtrier sont célèbres, il y a eu plus de morts au bar du téléphone qu’au massacre de la Saint Valentin aux Etats-Unis ! Marseille compte pourtant toujours moins de policiers par habitants que n’importe quelle autre grande ville ! Est-ce par ce manque d’effectifs que la délinquance est si présente ou ne serait- ce pas parce que la délinquance est aux affaires qu’elle limiterait le recrutement de policier ? Les histoires de flics ripoux existent-elle plus à Marseille qu’ailleurs ? Peut-être que dans cette ville c’est probablement plus dur à révéler !
ReligionsA Marseille la religion est en train de faire naitre une rivalité croissante, des curés font sonner à tour de bras les cloches de leurs églises pour tenter de les rendre moins vides, alors des musulmans se sentent le droit d’imposer leurs muezzins, les juifs aiment bien de temps en temps étaler dans les rues leurs atours, les athées sont les plus nombreux mais cela ne se voit pas. Résultat tout ce monde vit tant bien que mal dans un mélange surprenant : Au marché la voilée jusqu’au bout des ongles plaisante avec sa copine en mini-jupe et décolleté. Les mariages hallal s’arrosent à la bière et au Whisky !
Citoyenneté
Marseille a supprimé quasiment tous ses bancs et WC publics ! Cette mairie de Marseille refuse toutes les initiatives citoyennes :
(1) Que ce soit la végétalisation des rues qu'elle cherche à freiner à coup de décrets restrictifs.
(2) Les tables et bancs publics de la Plaine construits par les citoyens eux-mêmes qu'elle a fait détruire par sa police mais
qu'ils ont heureusement rebâti encore plus beaux qu'avant.
(3) Les fresques murales artistiques spontanées, que même les touristes venaient photographier qu'elle fait systématiquement
repeindre.
(4) Aujourd'hui, ce sont des mosaïques magnifiques cachant de moches bancs de béton que cette mairie voudrait détruire !
On dirait que ces élus se considèrent comme seuls maitres de l'espace public, on pourrait même soupçonner que c'est parce que ces réalisations sont spontanées et n'ont donc pas été financées par la mairie, que celle-ci les a en horreur, comme un crime de lèse autorité.
Toutes les initiatives citoyennes sont bloquées par le couvercle clientéliste. Les politiciens, seuls représentants des citoyens de la ville, sont persuadés d’être propriétaires de la ville. Si quelque chose se fait sans qu’ils en soient à l’origine, c’est forcément très mal vu et tout est fait pour l’interdire.
Le symbole de Marseille est le détritus, car Marseille est peu à peu devenu la poubelle de la France. Poubelle sociale, car la misère au soleil est moins redoutable, poubelle industrielle, car les règles ici sont moins surveillées dans d’autres villes de France, poubelle mafieuse, quand des politiques ont eux-mêmes réputés comme étant liés au milieu, toutes les combines sont facilités. La corruption atteint de tel niveau que c »est dans cette région que les associations anti corruption sont les plus motivées !
RébellionLa population marseillaise se bat contre ce couvercle mafieux et l’histoire des bancs de la Plaine, comme les bancs de la corniche, les combats contre l’urbanisation des parcs, pour la végétalisation des rues, le refus réussi de la subvention pour David Geta par pétition montre que les citoyens se bougent ! Les journaux marseillais le Ravi, CQFD, et Mars-actu, le Toursky et autres théâtres, des médias « radio galère » et autres, sont des paroles citoyennes émergeantes qui montrent que sous le couvercle des clichés existe un bouillonnement d’idées citoyennes porteuses d’espoir.
EspéranceUn jour Marseille ne se considérera plus comme la petite fille turbulente de la France, mais comme la grand mère de la Méditerranée, alors elle nettoiera sa maison et sera le plus bel écrin pour accueillir la richesse culturelle du monde !