Comment mieux une débattre ?
Confrontons nos certidudes !
La réussite est-elle gagner des élections ? Mais cela ne donne qu’un pouvoir vite dilué et compromis dans des stratégies jamais parfaites…
Ou la réussite est-elle de gagner la puissance d’une parole qui se mesure à la richesse et au nombre des soutiens ? Imaginez la force d’une porte parole ayant derrière lui une foule même bigarrée qui se reconnait et qui l’aide !
Comme vous, j’ai les meilleures idées, je sais ce qu’il faudrait faire, manque de chance ces idées et ces propositions sont toutes différentes ! Alors sur quoi nous mettre d’accord, à part la méthode pour en débattre ?
Donc d’abord écouter, ensuite proposer, ne jamais critiquer ni encenser, ne devrions nous pas supposer que chacun d’entre nous est sincère ?
Ne serions-nous pas plus crédibles et puissants pour mettre en place une politique du mieux vivre ensemble en montrant que nous savons en débattre de façon constructive ?
Voici quelques suggestions de règles pour que nos débats servent à quelque chose.
Lieu :
Une disposition sans aucune hiérarchie des places, siège en cercle, égalité des positions de chacun, refuser les regroupements par sympathie, privilégier les mélanges, pourquoi ne pas disposer les places de chacun par tirage au sort.
Matériel :
Prévoir un tableau ou une projection où un secrétaire note les principaux points traités, les diverses propositions, et permette de rester sur l’ordre du jour sans dériver, tant qu’une ou plusieurs réponses ne soit formulées. Ce tableau serait le plan du compte rendu de la réunion, complété de toutes les notes que chacun pourrait avoir envie de prendre.
Un modérateur :
Comme le secrétaire le modérateur s’engagerait à ne pas parler sauf pour donner la parole, ramener au calme, ou relancer un point non éclairci. Comme un chef d’orchestre il organiserait mais ne joue pas !
Un « bâton de parole »,
Micro ou objet quelconque, il symboliserait qui parle, les autres s’engageant à l’écouter. Le temps de parole est limité soit par une horloge soit par le modérateur. En cas d’approbation ou de réaction négative, des signes manuels (comme ceux des indignés) permettraient de s’exprimer en silence sans gêner l‘écoute des autres.
Des participants :
Ils devraient comprendre que le but n’est pas de convaincre les autres (vaincre les cons !) mais d’enrichir ses idées des suggestions des autres. Le but n’est pas non plus d’arriver à un consensus universel impossible, mais d’avancer vers plus de compréhension des autres pour mieux vivre ensemble.
Des prises de parole,
Nous devrions toujours nous adresser au groupe, jamais à notre contradicteur, d’ailleurs c’est lui qui risque le moins d’être convaincu. C’est au reste de l’auditoire que la parole s’adresse. « Vous pensez cela, moi je pense ceci à vous de faire votre choix, nul ne détient la vérité ».
Celui qui parle ne parle qu’en son nom : les « nous », « on », « vous », devraient être bannis, présupposer que d’autres pensent comme soi est une tricherie de langage : faire parler les autres sans leur avis.
Ni éloge, ni critique,
Je crois que l’éloge ne fait que renforcer un ego et n’apporte rien au débat, la critique ne fait que diviser surtout si elle ne propose rien de mieux, et si vraiment l’orateur à mieux il pourrait très bien le proposer sans critiquer, cela gagne du temps et laisse libre décision aux auditeurs.
Le silence
A quoi bon parler s’il n’y a pas de silence, c’est perdre son temps ? En cas de brouhaha, il me semble évident que rien ne sert d’ajouter du bruit au bruit, nul n’est attentif, chacun devrait comprendre que se taire est le meilleur moyen de pouvoir s’exprimer ! Une solution est de marquer la demande de silence par un signe, tel que de tourner le dos au groupe par exemple jusqu’à l’obtention du silence complet.
Le doute
Pour arriver à un but ou une action précise, nous devrions partir du principe qu’aucun d’entre nous n’a la réponse idéale, sinon elle aurait déjà été appliquée, la réponse ne pourra naitre que de l’imagination de tous et sera nécessairement différente de celle que chacun envisageait. Donc attendons-vous à changer d’avis ! Au fait rien n’interdit d’essayer plusieurs réponses, l’avenir montrera celle qui fonctionne le mieux.
Le temps
Démarrer une réunion devrait être un temps précis, une « mise en scène » à partir de laquelle le groupe n’est plus une addition d’individus, mais un collectif ayant un projet. J’aimerais éviter les retardataires quitte à retarder le démarrage, mais je calcule qu’une demi-heure de retard pour vingt participant c’est dix heures de travail de perdues.
Apprenons à terminer une réunion même si c’est un échec, il arrive un délais ou plus personne n’est attentif, plutôt qu’insister, avoir des défections et décider en petit nombre sans être crédible mieux vaudrait conclure en définissant clairement les points d’accords et les zones encore en friche pour la réflexion de chacun avant une prochaine rencontre.
Les manques
SI personne ne veut faire secrétaire, chacun pourrait aller écrire au tableau ce qui lui semble important dans les prises de parole des autres, jamais dans ce qu’il dit lui-même !
Si personne ne veut faire modérateur, un tirage au sort désignerait celui qui ne jouera ce rôle qu’un temps limité, le modérateur suivant étant celui qui a le plus parlé, et il se soumet alors au silence jusqu’au prochain changement.
Les votes
Nous devrions bannir tout vote en « oui » ou « non » ou tout vote choisissant une option parmi toutes. Puisque toutes les propositions ou candidats sont présupposées honnêtes et sincères, nous ne pouvons que les classer par ordre de préférence, car chacune d’entre elle mérite individuellement notre jugement. De plus toujours compter les votes blancs, signifiant l’espoir d’une réponse satisfaisante encore inexistante (il peut être inclus dans la liste de préférence), et le vote noir signifiant que le scrutin lui-même est mis en cause, choix mal formulé ou scrutin non opportun.
Le plaisir
Pour moi vivre ensemble est un plaisir, si le débat devient une souffrance, rien ne sert de continuer, semer du déplaisir n’est guère constructif. Nous devrions éviter de nous croire en concurrence car cela consiste à dépasser les autres par tous les moyens acceptables, et privilégier l’émulation qui consiste à se dépasser soi-même avec l’aide des autres. Un débat réussi est un vrai plaisir dont on sort grandi et plus fort, enrichi de l‘existence des autres.
Ces propositions devraient nous permettre de mieux nous comprendre, si vous en avez de meilleures dites le, mais en attendant pourquoi s’en priver ?