Quand l'état licencie ceux qui s'occupent des chômeurs,
cela crée de nouveaux chômeurs et donne encore plus de travail
à ceux qui restent. Pour lutter contre le chômage, est-ce logique ?
Le délire continue dans ce pays à propos de l’emploi.
05/11/2010 - 19h15
La direction de Pôle Emploi a annoncé officiellement jeudi la suppression de 1.800 postes d'ici fin 2011 dans l'établissement public chargé des demandeurs d'emploi, ce que les syndicats ont aussitôt dénoncé comme "une véritable agression à l'égard des salariés". Environ 1.500 CDD ne seront pas renouvelés et 300 postes en CDI seront supprimés, ont dit les syndicats dans un communiqué commun à l'issue d'un comité central d'entreprise (CCE), ce qu'a confirmé Pôle Emploi. Pour les CDI, il s'agira de départs non remplacés et non d'un plan de licenciements, a précisé la CGT.
Sources: Info RTL.fr.
Nos dirigeants politiques actuels considèrent que les fonctionnaires coûtent trop cher alors ils licencient à tour de bras, sans vraiment réfléchir
aux conséquences (pour eux un fonctionnaire est un luxe !), tout en demandant au privé d’embaucher, comme si un fonctionnaire en moins pouvait devenir un salarié en plus. Comme si un fonctionnaire ne servait à rien, dans les hôpitaux, les écoles, la justice, la police, partout les services publics déjà fortement dégradés, connaissent des difficultés croissantes.
Tout cela pour faire des économies ? Raté, c’est le triomphe de l’absurdité, car moins de salariés c’est moins de clients, donc moins de chiffre d’affaire, et moins de rentrées fiscales. Mais le pire c’est plus de personnes au chômage donc plus de dépenses sociales, plus de besoins financiers. L’état gagne moins et dépensera plus ! Sacrée économies !
Plus de chômage ce seront donc encore plus de charges sociales, donc encore moins d’embauche.
Et faire des économies pour quoi ? Pour qui ? Rembourser une dette colossale à des organismes déjà immensément riches qui seraient en plus se trouverait fort ennuyé de récupérer ces fonds devenus inutiles si les états n’empruntent plus.
C’est le sacrifice économique programmé d’un pays sur l’autel de la bien pensance économique malgré l’évident échec de son principe libéral qui a permis les dérives des sub-primes sans pour autant réduire les problèmes de répartition des richesses qu’était censé faire la dérégulation.
Pour se maintenir en place, les dirigeants doivent montrer leur autorité pour leur bonne image financière et la république meure dans des dérives extrémistes, les communautarismes, les stigmatisations de populations, forcément les plus faibles et les plus pauvres rendues responsables des dettes et des difficultés dont ils sont pourtant les premières victimes.
Après avoir réduit les moyens de la justice (ce qui l’arrange quand ses membres se retrouvent eux-mêmes parmi les accusés), réduit les effectifs et de la police (ainsi la délinquance devient l’alibi de lois de plus en plus répressives), après l’asphyxie des associations entrainant l’affaiblissement des liens sociaux, aujourd’hui l’état déshabille même le dernier rempart qui assure la paix sociale, le Pôle emploi licencie ses propres salariés !
Pratique, l’employé peut passer tout de suite de l’autre coté de son bureau, mais qui s’occupera de son cas ?
Quelle logique suivent nos dirigeants? Sont-ils à ce point persuadés que ce qui leur semble bon pour eux est forcément bon pour tous ? Dans nos démocraties, nos systèmes de représentation, met au pouvoir non les plus sages mais seulement les meilleurs stratèges. Un ministre de l’économie devrait au moins acquérir l’expérience de gestion d’une épicerie.