Comment déguiser une regression en progrès.
La primaire socialiste, est-ce un progrès démocratique ?
Voilà une élection fort étrange, calquée sur le modèle américain qui suggère aux candidats de gauche de choisir un représentant pour la gauche qui sera de fait issu du camp du parti socialiste. Cela élimine du coup tous les autres candidats de gauche, considérés comme diviseurs de la gauche et censé faire perdre des voix au Parti Socialiste qui s’autoproclame comme le seul représentant valable.
Oui il aurait été possible aux autres candidats de participer à ces primaires, mais s’était se priver au premier tour officiel d’un accès aux médias nationaux pour expliquer leurs propre point de vue et propositions.
Mais le pire est que cette élection est troublée par des sondages qui sont forcément invalides, vus l’absence de précédents et le flou sur les listes des votants réels. Un des plus grands instituts de sondage a refusé de faire ces prévision pour ces raisons. Un autre institut déclare avoir travaillé à partir d’un échantillon de 5000 personnes, mais en supposant qu’une personne sur deux déclare aller voter aux primaire (si on sous-entend que la gauche représente 50% de l’électorat en France) cela donne à priori un échantillon réel de 2500 personnes, enlevez parmi eux ceux qui refuseront ce type de vote et les votes nuls, sachant qu’il y a 6 candidats en liste le chiffre théorique par candidat devient trop faible pour être significatif, et impossible à corriger vu l’absence de références précédentes ce qui ajoute une marge d’incertitude très importante.
Et voilà pourtant une élection qui va se réaliser sous la gouverne de ces sondages forcément erronés. Finalement ce sont les instituts de sondages qui vont en grand partie décider des prochains candidats.
C’est grave pour la démocratie.
Enfin le contrôle de ces résultats soumis aux seuls militants socialistes peut être soupçonné de tricheries surtout quand cela s’est déjà produit au point d’avoir été découvert par les médias ! Il est difficile d’exiger de militants actifs et convaincus qu’ils soient assez sages pour ne pas se laisser influencer par cette position de juge et parti.
La dichotomie entre deux partis « blanc bonnet et bonnet blanc » comme cela est dit parfois, ne peut qu’entériner une représentation politique en France sur le modèle du système des USA, ce qui sclérose toute évolution démocratique de notre système électoral en éliminant de fait toutes les nouvelles potentialités. Et lorsqu’on voit l’échec de la représentation démocratique aux USA, je trouve affligeant de voir un Parti Socialiste qui se veut progressiste s’enfermer dans une telle impasse.
Alors que faudrait-il changer ? Notre système de vote, la responsabilité des discours électoraux
avec la possibilité de destituer celui qui aura trahis ses promesses. En bref réécrire notre constitution.
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