orienter la production
orienter la production
On peut opposer 2 types de production :
1 la production d'objets de luxe (Ferrari, caviar, Vuitton, Moët et Chandon, Dior... etc.)
2 La production d'objets de grande consommation (Clio, pâtes alimentaires, HLM, etc.)
Il est très instructif de remarquer qu'en période de crise, les entreprises qui font des produits de luxe font aussi
des profits considérables (en Italie, les ventes d'automobiles de luxe ont battu des records : 172 milliards en 2011!).
Pendant que leur peuple crevait de misère, les maharadjas se vautraient dans un luxe inouï. De moins en moins de maharadjas
(en revanche, de plus en plus riches) et de plus en plus de pauvres...
On sait par ailleurs que les marges sur les produits de luxe sont beaucoup plus importantes que les marges sur les
produites de grande consommation. On gagne plus d'argent en fabriquant une Mercedes qu'une 206.
L'avantage de la production d'objets de luxe, c'est que leur fabrication tire la qualité vers le haut, même pour les
produits de grande distribution. L'inconvénient, est qu'ils accroissent la fracture sociale et le chômage. Il faut moins
d'ouvriers pour produire du luxe que d'ouvriers pour produire de grandes quantités. D'où plus de profits, mais moins de
personnes profitant de moyens de transport en prenant l'exemple de l'automobile.
En construisant Versailles, on a soustrait beaucoup de personnes du marché du travail pour ne satisfaire qu'une poignée de privilégiés.
A chaque fois qu'un objet de grand luxe est porté sur le marché, ce sont des objets de moindre qualité qui ne sont pas produits,
et donc moins de consommateurs satisfaits. C'est une sorte de loi des vases communiquant : ce qui sert à produire le luxe ne
sert plus à produire la grande consommation.
Le problème à résoudre (en démocratie) ne serait-il pas de faire de la grosse production de grande qualité ? Tout en
préservant l'environnement ?
Il y a aussi un acte politique quand on achète un produit : si on favorise ses achats dans les produits de grande
consommation, on encourage leur production. En conséquence plus de gens peuvent satisfaire leurs besoins et la fracture
sociale diminue. Mais il ne faut pas se faire d'illusion : le courage politique et économique est une denrée rare ... Un luxe !
Difficile équation à résoudre ...
Page écrite le 04-01-12 par Bal contact pierre.bal@alsatis.net
Intervenant Trazibule - le 04-01-2012 à 14-15
Vous soulevez une question essentielle, je réfléchissais déjà à un article sur ce thème, merci.
Juste une observation, le luxe consomme une très grande quantité de main d’œuvre pour satisfaire un très
petit nombre de client. L’industrie du luxe est mortifère pour un pays. Car même si ceux qui travaillent
sont payés pour le luxe, ils ne trouvent plus en revanche à acheter ce qui est nécessaire à leur quotidien.
Quand un peuple détourne son énergie vers l’inutile, il ne fabrique plus ce dont il a besoin. Je crois que c’est
ce qui a détruit la civilisation de l’Ile de Pâques.
Aujourd’hui ceux qui dirigent le pays commencent à favoriser leur propre classe sociale, et orientent la production
vers leurs propres besoins. Ils oublient que le fait de diriger un peuple consiste à cherche la satisfaction de tous.
La peur d’une révolte les pousse à bâtir des prisons, et à détourner l’attention du peuple sur des spectacles ou des
jeux. Ils tentent aussi de diviser les populations en communautés, favorisant les uns au détriment des autres, afin
de susciter des jalousies par ces injustices, et détourner vers d’autres l’agressivité qu’ils inspirent.
Les maharadjas n’auraient pu exister sans une société divisée en castes faciles à opposer entre elles.
Ainsi sont nos sociétés actuelles, Roms, immigrés, fonctionnaires, chômeurs, syndicats sont autant de castes qui en
arrivent à défendre leurs avantages personnes, chacun d’entre elle étant soumise aux vindictes des autres par les
dirigeants actuels.
Or ils devraient ne pas oublier qu’on se sent plus en sécurité avec un voisin heureux
que derrière les meilleurs systèmes de protection, quitte à partager ce qu’on a en surplus !
Je me pose la question si ce processus seulement un comportement social inconscient de la part des plus riches ou
s’il est intentionnel ?
Quand je les entends parler, persuadés c’est leur haute compétence qui leur a valu cette richesse, convaincu que la
satisfaction de leurs besoins donne du travail aux autres, inconscients même de la vie qu’ils imposent aux plus
démunis entrainant suicides ou morts de maladies mal soignées, j’ai l’impression qu’un incroyable manque de
conscience les submerge. En vivant entre eux, méprisant des pauvres, convaincu que cette pauvreté n’est issue que
du manque de travail et de compétences de ceux qui la subissent, leur morale n’est plus capable d’appréhender la relation
entre leurs décisions et les conséquences.
Mais quand je vois les lois qu’ils promulguent, la subtilité des formulations pour manipuler les opinions, j’ai
l’impression qu’il existe une réelle intention consciente de construire un monde à leur profit.
Ils oublient que la planète est unique, et qu’au bout du compte, mêmes leur plages les plus belles seront polluées,
même leurs air deviendra vicié, que les pollutions comme les révolutions ne s’arrêtent pas aux frontières.
Quand 1% de la population prétend diriger les 99 autres % et oublie de réfléchir il n’est pas loin le temps de la
révolte. Ce que je regrette ce seront les souffrances, et les destructions peut-être irréversibles que cela va provoquer.
Alors que faire ? Dire parler, expliquer convaincre ceux là mêmes qui nous dirigent qu’il est de leur intérêt de
faire marche arrière, de partager, de se rendre compte que la sagesse n’est pas dans leur camp.
Leur rappeler que «la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres»
(constitution Suisse) et leur dire que le pouvoir absolu rend fou mais que
l’absence absolue de pouvoir rend fou aussi.
Intervenant Bal - le 04-01-2012 à 16-46
Pour ce qui est de la compétence des règnants, remarquons que les 2 derniers ministres de l'éducation nationale de l'actuel gouvernement ne savent pas faire une règle de trois (et même, l'un d'eux, se vantant d'être grammairien, ne connaît pas non plus le passé antérieur du verbe naître, et ce, devant les caméras de télévision....) et qu'une ministre ajoute arithmétiquement des pourcentages de montant originels différents pour discréditer la politique budgétaire de l'opposition (Valérie Pecresse). Mais passons...
Bref, la compétence n'est le plus souvent qu'une façon de caresser les possédants dans le sens du poil afin d'en tirer profit.C'est vrai que, ramasser des fortunes en spéculant, est une forme de compétence. Mais ces sortes de compétences ne font pas avancer le schmilblick, non ?
La politique conduit avant tout à faire des choix, et jusqu'à présent, les choix ont favorisé la classe des possédants (preuve : augmentation de la fracture sociale). La droite actuelle ne devrait pas s'en cacher. Mais comme le sous-entend Trazibule, en est elle consciente (et dans ce cas elle doit être combattue), ou bien n'est elle que le jouet des évènements (et dans ce cas elle est particulièrement niaise et incompétente) ?
Non ?