Analyse de texte.
Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, vient à Marseille
Je découvre ce jour une longue interview de Monsieur Guéant dans le journal La Provence du 29 Aout 2011. Enfin nous allons savoir ces autres solutions que doit mettre en place ce gouvernement pour la ville de Marseille dirigée en plus par son ami Gaudin (il ne pourra pas dire que c’est la faute aux autres !).
Alors lisons (extraits de l’interview un peu raccourcie mais je n’ai pas le courage de tout recopier) :
Interprétation d'une interview parue dans je journal "La Provence" Publié le lundi 29 août 2011 à 10H20
En vert les déclaration du ministre, en noir les textes et questions des journalistes, en rouge mes réflexions critiques.
Le ministre de l'Intérieur sera ce midi porte d'Aix avec un nouveau préfet de police. L'enjeu est de taille
Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, ne devrait pas faire le voyage les mains vides le 29 août.
Nommé il y a huit mois préfet délégué à la sécurité, Gilles Leclair a été limogé mercredi, en conseil des ministres,
après un été particulièrement chargé en faits-divers. Ce matin, lors d'une visite qui le conduira notamment porte d'Aix,
Claude Guéant présentera le nouveau préfet de police. Membre de son cabinet depuis quelques mois, Alain Gardère s'est
distingué à Paris, où il a mis en place la police d'agglomération.
Il ne faudra pas compter, en revanche, sur de nouveaux effectifs. Dans l'entretien qu'il nous accorde, le ministre
de l'Intérieur préfère évoquer d'autres solutions pour une ville où la situation lui paraît "inacceptable" et "choquante".
Extraits.
- Votre dernière visite sur le thème de la sécurité remonte à mai. Pourquoi revenir à Marseille si vite ?
Claude Guéant : J'avais dit que je reviendrais pour constater si les engagements pris en mai
étaient bien respectés. En outre, le nombre d'événements ayant eu lieu cet été m'ont conduit à la conviction qu'il
fallait stopper une situation inacceptable. Je pense à l'attaque du train qui était la réplique de celle, tout aussi
scandaleuse, du camion de la banque alimentaire. Je pense à l'adolescente violée ou au petit garçon écrasé par
l'automobiliste qui a pris la fuite. Et qui a été arrêté, preuve que la police n'est pas inerte. Je pense à l'affaire
du parking Vinci. Cette mise en coupe réglée d'un morceau de territoire est particulièrement choquante. J'ai hélas été
très fatigué après une opération subie en juillet. Si j'avais été sur pieds, je serais venu à ce moment-là.
Le problème déclencheur de sa venue n’est pas la criminalité galopante, vols, agressions, trafics, attaque
de camions alimentaires, de trains, règlements de comptes, meurtres multiples ! Non ce qui a le plus choqué
ce gouvernement est que Vinci, grande entreprise proche du pouvoir, ait décidé d’abandonner la gestion d’un
parking aux gamins du coin. Brice Hortefeux était déjà venu en mai, six mois plus tôt, suite au meurtre d’un
gamin cela avait quand même plus d’allure.
Qu’on vole, viole, tue, semblerait moins grave que de faire perdre de l’argent à Vinci ! L’argent des copains,
c’est sacré, autant que la pelouse corse des amis. Alors qu’on venait d’envoyer un nouveau préfet, tiens
le même que celui qui a défendu la pelouse du copain Clavier ! On le change quelques mois plus tard par
un nouveau meilleur préfet, mais où il les trouve tous ces préfets si dociles et si efficaces ?
- La situation de la porte d'Aix était connue depuis longtemps. Pourquoi les services de l'État ont-ils attendu plusieurs mois avant d'intervenir ?
C. G. : Déjà lorsque j'étais préfet des Hautes-Alpes (en 1991, ndlr), il m'arrivait régulièrement de passer par la porte d'Aix et d'y trouver une situation difficile. La situation actuelle a-t-elle été suffisamment prise en compte? Manifestement non.
Alors comme cela, il était au courant mais croyait que ce n’était pas important ?
- Est-elle à l'origine du limogeage du préfet de police Gilles Leclair ? Y a-t-il eu erreur de casting ?
C. G. : Oui. Mais Gilles Leclair n'a pas démérité. Il a été un très grand flic de police judiciaire.
Mais la situation n'est pas satisfaisante. Il faut des moyens, mais aussi des approches renouvelées. C'est pourquoi
j'ai pensé à Alain Gardère, l'un de mes collaborateurs au ministère de l'Intérieur qui a été patron de la sécurité
de proximité à Paris et dans trois départements de la petite couronne où il a obtenu des succès.
Donc ils se sont trompés. Au passage je croyais que le terme de « Flic » était mal considéré, mais si un ministre
de l’intérieur le dit, nous avons donc le droit de l’utiliser, qu’en pensez vous messieurs les fl.. heu, policiers ?
C'est plus un homme de sécurité publique que de police judiciaire qui doit être à l'œuvre. Alain Gardère est de ceux-là.
Gilles Leclair a fait ce qu'il a pu.
Donc l’ancien aurait plus été compétent pour résoudre les affaires alors que le nouveau va maintenir l’ordre. Tiens cela
me rappelle l’idée qu’à Marseille, peu importe que la mafia soit ou non poursuivie pourvu que la ville soit calme.
C’est finalement la mafia qui assure l’ordre. Verrons-nous bientôt, comme autrefois, manger au restaurant le préfet
et les chefs locaux de la police, avec les parrains du milieu pour régler les problèmes trop visibles, nuisibles à
tout le monde.
- Les critiques pleuvent sur le remplacement du préfet, dénonçant l'éviction d'un fusible sans réel changement…
C. G. : L'opposition a la mémoire courte. La délinquance a baissé à Marseille de 7,5% depuis 2002 et le taux d'élucidation
est le plus fort jamais atteint. Quand la gauche était au pouvoir, la délinquance avait grimpé de 21%.
Des chiffres qui sortent d’où ? Ils semblent contredits par
mes recherches sur internet
un article « Ainsi, en comparant les chiffres de 2006 et ceux de 2008, il apparaît que le taux de criminalité
a le plus diminué dans les villes de Lyon, Paris et Toulouse (-16 points à Lyon, -9 points à Paris et -7 points à
Toulouse) alors pour les villes de Marseille et de Nice, dirigées par des maires de droite, la baisse est moins
forte (-6 points à Marseille et -5 points à Nice). On comprend donc mieux pourquoi Estrosi préfère ne pas
commenter ces chiffres. »
J’ai fais une demande à l’Insee pour avoir des chiffres crédibles.
- Les vols à main armée ou cambriolages ont toutefois fortement augmenté en 2011...…
C. G. : Les choses se sont dégradées depuis la mi-2010. Quels ont été les facteurs déclenchant ?
Difficile de le dire précisément.
Il contredit exactement ce qu’il vient de dire ! en plus il ne sait pas pourquoi cela se dégrade.
Mais il n'y a pas plus de grand banditisme qu'avant et policiers et gendarmes ont
mené récemment à Marseille et à Gémenos des opérations couronnées de succès. On peut donc y arriver.
Vols à main armée ne serait donc pas du « grand banditisme » ?
"On peut y arriver" dit-il, voici un vœu pieu sans autre argumentation.
- Parmi les facteurs de l'insécurité, certains évoquent notamment la pauvreté de la ville…...
C. G. : Marseille est une ville pauvre, mais je récuse le lien fait entre pauvreté et délinquance.
C’est vrai que quelques affaires récentes montrent que quelques riches ne s’en sont manifestement pas privés !
L'opposition développe là la culture de l'excuse. La quasi-unanimité des gens modestes ne sont pas des délinquants.
Ce qui n'empêche pas une politique vigoureuse d'insertion et de formation.
Quel rapport alors s’il n’y a aucun lien ? Quels moyens pour cette politique ? Passons, rien à dire sauf que tous
les crédits sont très fortement réduits par la ville, la région, la France et même l’Europe pour cette
politique d’insertion… Et il ne comprend pas pourquoi cette dégradation ?
- Réussir à faire diminuer l'insécurité passe-t-il par un accroissement des moyens et des effectifs ?
C. G. : Ce n'est pas seulement une affaire de moyens. Mon prédécesseur avait annoncé le
renfort de 117 adjoints de sécurité. En mai, j'ai ajouté 39 fonctionnaires de police judiciaire et 100 autres
fonctionnaires, dont la moitié est déjà sur le terrain, et l'autre sera là en septembre. Il y a un retard à cause
de nombreux départs à la retraite. En attendant, je fais venir provisoirement une compagnie républicaine de
sécurité (CRS) de plus. On fait ce qu'il faut. Il y a quand même 3000 policiers à Marseille.
Bizarre ce chiffre de 100 tout rond, un projet pas encore ficelé ?
Marseille : Un policier pour 753 habitants,combien à Paris ?
Quelques informations
Sauf erreur j’ai entendu dire que les départs à la retraites non remplacés avaient entraîné une baisse de
600 fonctionnaires, comme à priori ce sont les plus anciens qui sont les plus expérimentés, imaginez du résultat…
3000 policiers à Marseille ? Les statistiques disent 2886 en 2008 depuis ces chiffres n‘ont fait que baisser…
Ils se sont reproduits entre eux ? En attendant je cherche le vrai chiffre...
- Pensez-vous que ce soit suffisant ?
(Non remplacement des fonctionnaires) « La priorité est de sauvegarder les finances publiques »
Voilà enfin la solution :
« développement des moyens techniques »
en face les délinquants savent aussi développer leurs moyens.
« Accroissement de 50% des patrouilles pédestres »
les délinquants sont motorisés eux !
« Afin que les marseillais se sentent rassurés »
L’important ce ne sont donc pas les faits mais surtout l’impression ressentie.
- Inutile de réclamer un plan Marshall pour Marseille ?
« Les moyens ne sont pas l’unique réponse »,
donc on va en avoir une autre…
« Marseille est un laboratoire, une ville où la dégradation de la sécurité
est réelle »
Rappel il avait dit « la délinquance a baissé à Marseille de 7.5% depuis 2002 »
quelle incohérence !
« Ce qui pourra être fait aura valeur d’exemple »
oui mais quoi ?
« L’état participe à hauteur de 50% à la vidéo surveillance,… 1000 caméras de plus,
d’ici fin 2013. » « La ville a pris la bonne décision de renforcer la police municipale »
Déjà qu’elle est parmi les plus endettées de France, les Marseillais vont devoir payer !
Je crains que ce soit plus pour rassurer les touristes en vue des prochaines manifestations culturelles de 2012.
Qui peut me dire l’efficacité et les coûts de la vidéosurveillance ? Au fait qui surveille la vidéo ?
Suit d’autres considérations où il répète encore que la délinquance se dégrade à Marseille. Puis
l’interview dérive sur des questions politiques…
Oui mes critiques pratiquent peut-être une certaine langue de bois, mais ce n’est pas moi qui ait commencé !