Provoqué par la lecture d'un article paru sur yahoo.com le 11 09 2006 (disparu depuis):
"Stoiber espère que Dieu figurera dans la constitution européenne."
Mettre une référence religieuse dans une constitution ?
Il est souvent question de mettre une référence à la religion, dans une constitution.
Une constitution étant la loi fondamentale d’un pays, il est logique que pour un croyant le plus fondamental étant pour lui sa foi en sa
Divinité, il souhaite le voir mentionner dans la constitution de son propre pays.
Mais une constitution n’est pas une affaire personnelle, c’est la loi de la collectivité, et si cette loi exclue une partie quelconque de
cette collectivité, elle génère de fait une déviance qu’elle devra gérer tôt ou tard par des jugements d’anormalité et promouvoir des
sanctions pour la forcer à revenir dans la loi définie par la constitution ou l’exclure du groupe social qu’elle définit.
Toute constitution doit définir les limites de ce qui est correct ou incorrect: Mais toute constitution doit permettre le bien-être du maximum
des membres de la société qu’elle régit. Elle doit donc laisser la place à toutes les opinions qui ne provoquent pas de mal-être à autrui.
Ce n’est pas parce qu’une pratique peut générer des effets positifs à quelques-uns uns qu’elle doit être obligatoirement imposée à tous,
c’est au contraire celle qui peut générer des effets négatifs à quelques-uns uns qui doit être obligatoirement interdite.
Le meurtre et le vol génèrent des problèmes graves, et son donc bannis, la religion ne génère de problèmes que quand elle veut s’imposer
aux autres, il faut donc interdire aux religions non d’exister mais de s’imposer. Les mentionner dans une constitution est donc un non-sens
puisqu’ainsi elles s’imposent aux autres.
Autre problématique : Une loi est faite pour résoudre les conflits entres les êtres humains, tout doit donc être le plus clair et le plus
concret possible. Une loi doit être compréhensible par toutes les parties qu’elle veut réguler. Si un seul mot de cette loi est flou ou
seulement d’interprétations divergentes, cette loi ne fonctionne plus. Comme le mot Dieu est à ce jour non défini, y compris par les croyants
eux-mêmes, cette référence ne peut pas être inscrite dans l’esprit de la loi, sans enlever toute rigueur logique à cette loi.
La richesse d’un peuple est proportionnelle à sa variété, son imagination, sa faculté d’adaptation, est d’autant plus grande que ses composantes
sont diverses, l’évolution historique des U.S.A. en est une preuve. Un peuple qui se prive de cette richesse ira vite vers le déclin. La chute
de l’Allemagne nazie en est une caricature ! Sa constitution doit donc laisser toutes les différences de cultures d’opinions ou de religions
s’exprimer, elle ne doit se concentrer que sur la règle du jeu permettant la meilleure cohabitation et si possible la meilleure collaboration
entre ces différences.
Comme pour les choix religieux, une constitution ne devrait pas non plus imposer des choix économiques. Elle ne doit que définir un espace
ou ces choix peuvent dialoguer s’enrichir et évoluer.