Il est utile d'analyser un discours politique pour disséquer ce qu'il dit
vraiment sans se laisser emporter par l'émotion des phrases emphatiques.
Exemple avec le discours de Sarkosy devant le congrès à Versailles le 22 juin 2009
Billet d'humeur: Analyse critique du discours de Sarkosy du 22 juin 2009
Analyse critique du discours de Sarkosy devant le congrès à Versailles - 22 juin 2009
Vous pouvez charger ici La version officielle
Le but de ce texte commenté pas à pas de façon résolument critique, n'est pas d'en chercher les qualités,
je sais que beauoup sauront le faire avec compétences, mais d'en relever les faiblesses, ce qui n'est pas toujours facile,
car je dois reconnaitre que ce texte est particulièrement soigné.
Si vous avez la patience de lire cette critique, c'est soit ici en Document Word soit ci-dessous (en rouge les remarques de Trazibule) :
DÉCLARATION DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
DEVANT LE PARLEMENT RÉUNI EN CONGRÈS
Versailles – lundi 22 juin 2009
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
En m’adressant à vous aujourd’hui, j’ai conscience d’inaugurer un changement profond dans notre tradition républicaine.
Depuis 1875, le Chef de l’Etat n’avait pas le droit de venir parler devant les Assemblées. Il ne pouvait communiquer avec elles que par des messages écrits qu’on lisait à sa place. Cette règle avait été posée dans un climat de méfiance où la République se sentait fragile et menacée. Cette époque est révolue depuis longtemps. La République est solidement ancrée dans notre pays. Le temps était donc venu que s’établissent entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif des rapports plus conformes à l’esprit d’une démocratie apaisée.
Une démocratie apaisée ce n’est pas une démocratie où tout le monde est d’accord mais où tout le monde s’écoute et se respecte.
Sauf que ce président a déclaré lui-même « j’écoute mais je ne tiens pas compte », cette règle instaurait une séparation des pouvoirs, fondement de la démocratie républicaine, de même que le président n’a pas à s’immiscer dans les décisions de justices, de même que le parlement ne s’immisce pas dans les notions d’exécutif tant que celui-ci respecte la loi.
Le respect passe d’abord par le respect de ses propres ministres, celui d’accepter et d’écouter aussi le débat des parlementaires, et surtout de respecter la volonté populaire exprimée par référendum.
Le respect serait aussi de respecter sa propre parole quand il s’engageait à accepter des conférences de presse ou tout simplement quand il déclarait qu’il ferait un simple rapport de santé régulier.
Si j’ai voulu m’exprimer devant vous aujourd’hui c’est pour montrer l’importance que j’attache au Parlement, à son rôle, à son travail.
Surtout se donner de l’importance à lui-même, s’il respectait le travail du parlement il ne ferait pas revoter une loi déjà refusée (loi Hadopi), il ne déciderait pas non plus par simple décrets d’endetter une France déjà exsangue pour sauver des banques avec des montants gigantesques.
C’est un moment important. Je l’aborde avec gravité et avec humilité tant la situation que nous vivons est sans précédent.
Nul, dans ces circonstances, n’est assuré de détenir la vérité.
J’ai voulu venir vous dire les conséquences que je tire de la crise. J’ai déjà eu l’occasion de parler de la politique
européenne de la France et de ce qu’elle souhaitait pour réguler la mondialisation.
Qui souhaite quoi pour « réguler la mondialisation » ? A-t-on demandé l’avis des français, des parlementaires, des ministres ?
Non il s’agit bien de lui et de lui seul qui souhaite réguler la mondialisation à sa façon ! L'avalanche de "je" le montre.
Aujourd’hui c’est de notre pays, de l’avenir qu’il peut se construire dont je suis venu vous parler.
De quoi pouvait-il parler sinon de cela, phrase creuse par excellence.
La crise n’est pas finie. Nous ne savons pas quand elle se terminera.
Nous devons tout faire pour que ce soit le plus rapidement possible.
En attendant nous devons continuer à soutenir l’activité.
L’activité des banques oui, des multinationales aussi, celle des salariés et des fonctionnaire non, l’état licencie comme le font les entreprises, sans se préoccuper du sort des jetés à la rue, pire encore, puisque l’argent de rentre plus, il veut mettre une retraite à un âge plus avancé alors que les plus de 50 ans oint les plus grandes peines à trouver du travail !
Nous devons continuer à garantir la stabilité de notre système bancaire.
Tiens qu’est ce que je disais…
Nous devons protéger nos concitoyens les plus fragiles, ceux qui souffrent le plus.
Les associations voient leurs aides disparaitre, le chômage explose, les rmistes ne se comptent plus, même les statistiques sont trafiquées, les prix augmentent, et le smic ne bouge pas d’un poil ! C’est aider les plus fragiles n’est ce pas ?
Nous devons tout faire pour éviter que les victimes de la crise ne deviennent des exclus que nous ne pourrions plus ensuite réinsérer dans l’économie et dans la société.
L’exclusion, c’est ce que la crise peut engendrer de plus grave.
Alors excluons les sans- papiers, au moins ces exclus là ne se verront plus ! Ils meurent en mer pour tenter de survivre avec la volonté de travailler et de consommer (les deux mamelles du capitalisme) mais cela n’est pas grave… Allons respecter les dictateurs africains.
Relâcher notre vigilance, nos efforts pour conjurer ce danger au prétexte que la crise serait finie, ce serait irresponsable. Ce ne serait pas seulement compromettre la reprise, ce serait hypothéquer lourdement notre avenir.
L’idée selon laquelle nous pourrions nous en sortir en laissant une partie des Français sur le bord du chemin, c’est une idée injuste et c’est une idée fausse.
L’idée selon laquelle nous pourrions nous en sortir en abandonnant une partie de nos territoires, de nos quartiers est une idée fausse.
L’idée selon laquelle, parce que la crise serait soi-disant terminée, nous ne devrions plus nous préoccuper de ses conséquences sociales, de ses conséquences humaines est une idée dangereuse.
Le meilleur moyen de faire oublier ce qu’on ne fait pas est d’affirmer haut et fort qu’il faut tout faire pour cela ! Les plans banlieues et ces quartiers où même un président n’ose plus se montrer, ces usines ou il devait graver son retour dans le marbre ! C’est un abandon de territoire !
Je vais aller plus loin.
Considérer la crise comme une parenthèse qui sera bientôt refermée, faire comme si tout devait recommencer comme avant, comme si on allait pouvoir penser comme avant, se comporter comme avant, avec les mêmes critères, les mêmes méthodes, serait une erreur fatale.
Rien ne sera plus comme avant.
Mais il continue de pratiquer le libéralisme refus de dialogues avec les syndicats, l’aide aux banques sans contrôle ni privatisation !, il continue les mêmes réformes sans changer d’un iota sa façon de pratiquer la politique.
Une crise d’une telle ampleur appelle toujours une remise en cause profonde. On ne peut pas assister à une catastrophe pareille sans remettre en cause les idées, les valeurs, les décisions qui ont conduit à un tel résultat.
Qu’a-t-il changé dans sa façon de voir ? Sa façon de faire ? Son respect de la démocratie ?
En nous obligeant à tout remettre à plat, en ébranlant les dogmes et les certitudes, la crise nous rend plus libres d’imaginer un autre avenir.
Depuis la fin de la Guerre Froide, la mondialisation semblait imposer à tous l’idée qu’il n’y avait qu’une seule voie à suivre, un seul modèle possible, une seule logique. La crise ayant fait la démonstration que cette voie était une impasse, nous voici désormais contraints d’en trouver d’autres.
Ah bon ? On va chercher d’autres impasses ? Quelle nouvelle logique va-t-il proposer ?
Je l’ai dit, il y a quelques jours, à la tribune de l’Organisation Internationale du Travail :
Il y a deux types de mondialisation.
Celle qui privilégie la croissance externe, chacun cherchant par tous les moyens à prendre les emplois et les marchés des autres.
Celle qui privilégie la croissance interne, c’est-à-dire un modèle de développement dans lequel chacun produisant plus et consommant davantage contribue au développement de tous.
La première pousse à l’extrême la logique de la compétitivité à tout prix en recourant à toutes les formes de dumpings, à des politiques commerciales agressives, à l’écrasement du pouvoir d’achat et
du niveau de vie.
La deuxième s’appuie sur l’augmentation de la productivité, l’élévation du niveau de vie, l’amélioration du bien être.
La première est conflictuelle.
La deuxième est coopérative.
La première oppose le progrès économique et le progrès social.
La deuxième au contraire les lie l’un à l’autre.
Tout l’enjeu aujourd’hui est de faire passer la mondialisation de la première logique à la seconde.
L’idée serait si belle, à part le fait de vouloir consommer d’avantage, c’est oublier que l’écologie affirme exactement le contraire.
Mais de l’idée aux actes il y a un léger disfonctionnement : C’est pour cela qu’il autorise les délocalisations même de la part d’entreprises aidées par l’état ?
La crise va y contribuer. Elle annonce un monde où la demande de justice, de régulation et de protection sera plus forte. Qui peut croire que les peuples subiront sans rien dire les conséquences douloureuses de la crise, qu’ils ne réclameront pas plus de protection, pas plus de justice, qu’ils supporteront de nouveau, comme si de rien n’était, les parachutes dorés et les gains mirobolants des spéculateurs.
Justice ? Il ne semble pas que les réformes actuelles rendent le justiciable plus satisfait. Ah si ! J’oubliais on a remis au gout du jour le délit de lèse majesté, et celui de solidarité.
Le monde d’après la crise sera un monde où le message de la France sera mieux entendu et mieux compris.
A condition de monter l’exemple.
Ce sera un monde dans lequel, compte tenu de sa culture, de ses valeurs, la France sera mieux armée que beaucoup d’autres pour réussir.
Le modèle de la croissance interne dans lequel le progrès social, le progrès humain vont de pair avec le progrès économique, c’est celui qui a toujours permis à la France de remporter ses plus beaux succès.
Fonder sa compétitivité non sur des politiques sacrificielles qui dégradent le niveau de vie, mais sur la recherche d’une productivité globale par la qualité de son éducation, de sa santé, de sa recherche, de ses services publics, de sa protection sociale, de ses infrastructures, par sa qualité de vie, par la mobilisation de toutes ses ressources matérielles et humaines, par une complémentarité réussie entre l’initiative privée et l’action publique, c’est au fond ce que la France a toujours voulu faire.
Lycées en grève, justice ne grève, recherche en grève, hôpitaux en grève, poste en grève, sécurité sociale en faillite, c’est cela la qualité des services publics ?
C’est ce qui correspond le mieux à son génie.
C’est ce qui correspond le mieux à son idéal.
C’est ce qu’au fond nous voulons tous, au-delà des divergences que nous avons sur les moyens à mettre en œuvre, sur les réformes nécessaires pour y parvenir, sur l’importance de la responsabilité individuelle ou sur la définition de l’égalité.
Nous aimons tous notre pays.
Nous partageons les mêmes valeurs fondamentales.
Rappel : La laïcité, l’égalité, la séparation des pouvoirs, la fraternité (nulle part cité dans ce texte) sont ces mêmes valeurs fondamentales, toutes mises à mal par ce président.
Curieux et dangereux : Des définitions de l’égalité non mentionnées, qui seraient divergentes ? Il y aurait des égalités moins égales que d’autres ?
Nous voulons que chacun ait les mêmes droits et les mêmes devoirs, que chacun se sente respecté, que chacun ait sa place dans la société.
Alors que tant de gens perdent leur place ? Déjà même avant la crise qui a si bon dos ? (rappel les licenciements massifs existaient avant la crise, et ceux d’aujourd’hui ne sont pas tous dus à la crise.
Le modèle républicain reste notre référence commune. Et nous rêvons tous de faire coïncider la logique économique avec cette exigence républicaine.
J’aimerais connaître sa définition de la logique économique ?
Ce rêve nous vient, pourquoi ne pas le dire, du Conseil National de la Résistance qui, dans les heures les plus sombres de notre histoire, a su rassembler toutes les forces politiques pour forger le pacte social qui allait permettre la renaissance française.
Cet héritage est notre héritage commun.
Nous devons nous souvenir des Trente Glorieuses non avec nostalgie mais pour nous rappeler que ce miracle d’un idéal républicain en prise avec les réalités de son temps et tirant de la France ce qu’elle a de meilleur est toujours possible quand nous sommes rassemblés.
Le temps des colonies avait permis une certaine réussite en France, et cette période faste n’était pas que française, mais seulement un contre coup d’après guerre stimulé par toutes les reconstructions nécessaires, mais que viennent faire les résistants là-dedans ?
Bien sûr le monde a changé et nous ne reviendrons pas au monde des Trente Glorieuses.
Bien sûr pendant 30 ans les valeurs françaises ont été à contre courant de celles qui dominaient l’économie et la politique mondiales.
Mais qui ne voit que la crise mondiale crée de nouveau des circonstances favorables à cette aspiration française à mettre l’économie au service de l’Homme, et non l’inverse.
Tout nous y ramène : la crise économique, la crise sociale, la crise écologique.
Au moment même où il redevient évident pour tout le monde que le développement économique ne peut être durable que s’il respecte l’Homme et s’il respecte la nature ;
Au moment même où le monde redécouvre les limites d’une logique exclusivement marchande ;
Au moment même où s’impose à tous la nécessité de réguler la mondialisation et les marchés ;
le modèle français a de nouveau sa chance.
Le modèle de croissance de demain ne sera pas celui des Trente Glorieuses. La révolution écologique et la révolution numérique vont transformer radicalement les modes de consommation et les modes de production. Mais il aura des ressorts semblables.
Développement durable est une expression à la mode peut-être mais absurde, car il n’y a pas de développement durable dans un espace fermé, il ne peut y avoir que de l’évolution ou du progrès mais développement non.
Qu’entend-il par « modèle français» ? J’aimerais avoir un peu de concret plutôt que de grandes envolées lyriques et mais vides de contenu réel.
Sans même nous en rendre compte, responsables politiques de Droite et de Gauche, nous avons fait la part trop belle au capital financier et sans doute trop écouté les leçons de ceux qui en même temps qu’ils se scandalisaient de l’endettement public mettaient de gigantesques leviers d’endettement au service d’une spéculation effrénée.
Mais il n’a pas continué lui aussi à faire la part belle aux financiers ? Sans même demandé l’avis au parlement d’ailleurs.
Dans le nouveau modèle de croissance que la France appelle de ses vœux, qu’elle cherche à construire, une place plus grande doit être faite au travail, aux entrepreneurs, aux inventeurs, aux créateurs, à la production.
Dans le monde qui vient, nos ingénieurs, nos savants, nos artistes, notre culture du service public, notre savoir faire dans l’articulation entre le secteur privé et le secteur public qui s’inscrivent dans une longue tradition vont redevenir des atouts considérables.
Mais de quel modèle par-t-il ? Du sien, mais qu’il le décrive au moins !
Raison de plus pour ne pas éluder quelques questions cruciales.
Pourquoi le fossé est-il si grand entre nos idéaux et la réalité sociale ? Il n’a cessé de se creuser pendant 30 ans.
Pourquoi l’avenir est-il à ce point vécu comme une menace et si peu comme une promesse ?
Pourquoi les parents ont-ils si peur pour l’avenir de leurs enfants ?
Pourquoi un tel malaise ? Car il y a bel et bien un malaise, et ce malaise est profond.
Ces questions, il nous faut avoir le courage de nous les poser et d’y répondre.
Si déjà l’écart salarial, le dialogue dans les entreprises, le rapport entre police et population, celui entre les syndicats et l’état était reconnus le malaise serait moins profond non ?
La crise a remis le modèle français à la mode. Hier décrié, il se trouve aujourd’hui reconnu pour son rôle d’amortisseur social. Mais la crise est aussi un puissant révélateur de nos défaillances et de nos faiblesses. Faire le dos rond en attendant que ça passe serait une faute.
Encore ce modèle mystérieux, ou l’art de faire passer son idée (discrètement éludée) pour une volonté nationale.
Rien n’était moins propice aux grands changements que l’inertie des temps ordinaires, ce que nous ne ferons pas maintenant, nous ne le ferons pas plus tard. Nous manquerions une chance historique.
La crise ne peut pas déboucher seulement sur la remise en cause des autres. C’est aussi le moment ou jamais de nous remettre en cause nous-mêmes.
Jamais il ne se remet en question lui ! Il se croit au dessus de tout cela.
Notre avenir se décide maintenant.
Comment affronter notre avenir si nous ne sommes pas assurés de nos valeurs ?
Où en sommes-nous avec le principe d’égalité ?
Ne sommes-nous pas progressivement passés sans toujours nous en rendre compte de l’égalité républicaine à l’égalitarisme ?
Il veut parler d’égalité salariale, de l’écart disproportionné entre salaires des dirigeants et misère des salariés ?
La République, c’est la promotion sociale fondée sur le mérite et le talent. L’égalitarisme, c’est donner la même chose à tout le monde.
La République tire tout le monde vers le haut. L’égalitarisme, c’est le nivellement par le bas.
Qui ne voit que notre modèle d’intégration ne fonctionne plus ?
Au lieu de produire de l’égalité, il produit de l’inégalité.
Au lieu de produire de la cohésion, il produit du ressentiment.
Aucun ressentiment bien sur dans les réformes actuelles de ce gouvernement n’est ce pas ?
Je ne veux pas rouvrir le débat sur le terme de discrimination positive dont j’ai conscience qu’il renvoie à des histoires, à des traditions différentes des nôtres. Mais je veux dire que pour atteindre l’égalité il faut savoir donner plus à ceux qui ont moins, il faut savoir compenser les handicaps de ceux auxquels la vie a donné d’emblée moins de chance de réussir qu’à tous les autres. Il ne faut pas le faire sur des critères ethniques. Ce serait contraire à nos principes les plus fondamentaux. Il faut le faire sur des critères sociaux. Mais il faut le faire.
Premier handicap : L’emploi, solution actuelle entreprise et l’état licencient !
Nous avons fini par prendre à bras le corps le problème de la rénovation urbaine. Nous nous sommes occupés des bâtiments, c’était nécessaire. Maintenant nous devons nous occuper des personnes. Je sais bien qu’il ya des réticences, qu’il y a des inerties. Sachez que ma détermination est totale. Nous ne pouvons pas continuer à proclamer des valeurs et tolérer qu’elles soient à ce point contredites par les faits. Cette contradiction est destructrice. Elle est destructrice moralement. Elle est destructrice socialement.
Les bâtiments vont mieux ? Pas vu de changement, toujours des loyers élevés et des personnes à la rue, expulser les Don quichotte est la mesure la plus visible en faveur du bâtiment.
Je ne peux pas parler de l’égalité sans penser à nos compatriotes d’Outre-mer.
Comment pourraient-ils se sentir pleinement citoyens de notre République si notre République tient si peu à leur égard la promesse d’égalité qu’elle fait à tous les citoyens ? Je veux parler avec eux des moyens par lesquels la République pourra tenir ses engagements. Je veux parler avec eux des moyens juridiques et matériels qui sont nécessaires pour y parvenir. Nous ne pouvons pas là non plus au nom d’une conception purement formelle de l’égalité, laisser perdurer une situation aussi contraire à nos principes. Je ne m’y résignerai pas.
C’est très bien dit, je reconnais, mais cela dit quoi au fond, quoi de concret ? Ce ne sont que des veux pieux, du vent des iles ….
Où en sommes-nous avec la laïcité ?
Je ne réemploierai pas le terme de laïcité positive pour ne pas alimenter une polémique inutile. Mais je reste ferme sur l’idée que la laïcité ce n’est pas le refus de toutes les religions, ce n’est pas le rejet du sentiment religieux. C’est un principe de neutralité et un principe de respect. La laïcité c’est le respect pour toutes les opinions et pour toutes les croyances.
Si ce gouvernement dit respecter la laïcité, il ne devait pas signer l’accord appelé « Kouchner-Vatican » dont même les attendus partent d’une erreur juridique : La Vatican n’a pas signé le traité européen que je sache contrairement à ce qui a été écrit), et qui rompt avec le principe de base fondateur de la laïcité : la séparation de l’église et de l’état.
Quand Jules Ferry a écrit aux instituteurs, il leur a dit :
« Au moment de proposer aux élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve à votre connaissance un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il nous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire. »
Qui peut oublier que la séparation de l’Eglise et de l’Etat s’est faite dans la douleur ? Mais sommes nous obligés de continuer cette guerre qui n’a plus lieu d’être ? Nous ne sommes pas menacés par le cléricalisme. Nous le sommes davantage par une forme d’intolérance qui stigmatise toute appartenance religieuse. Je le dis en pensant en particulier aux Français de confession musulmane. Nous ne devons pas nous tromper de combat. Dans la République la religion musulmane doit être autant respectée que les autres religions.
A condition que cette religion ne prône pas des idées radicalement opposées aux droits de l’homme :
Le problème de la burka n’est pas un problème religieux.
C’est un problème de liberté et de dignité de la femme.
Ce n’est pas un signe religieux, c’est un signe d’asservissement, c’est un signe d’abaissement.
Je veux le dire solennellement, la burka n’est pas la bienvenue en France. Nous ne pouvons pas accepter dans notre pays des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toute vie sociale, privées de toute identité. Ce n’est pas l’idée que nous nous faisons de la dignité de la femme.
Le Parlement a souhaité se saisir de cette question. C’est la meilleure façon de procéder. Il faut qu’il y ait un débat et que tous les points de vue s’expriment. Où ailleurs qu’au parlement pourrait-il mieux s’exprimer ? Mais je vous le dis, nous ne devons pas avoir honte de nos valeurs. Nous ne devons pas avoir peur de les défendre.
Tiens pour cela il refile le bébé au parlement ? Pour d’autres sujets il préfère décider tout seul, aurait-il peur de représailles ? Il n’assume pas cette responsabilité là.
Où en sommes-nous avec la liberté ? Qu’en avons-nous fait ?
La liberté ce n’est pas le droit pour chacun de faire ce qu’il veut. Etre libre ce n’est pas vivre sans contrainte et sans règle. Quand il n’y a pas de règles, quand tous les coups sont permis, ce n’est pas la liberté qui triomphe, c’est la loi de la jungle, la loi du plus fort ou celle du plus malin.
En politique tous les coups sont permis, c’est la loi de la jungle sa vie politique en est la preuve éclatante.
C’est le débat que nous avons sur l’école. Rendre service à nos enfants c’est leur enseigner qu’il n’y a pas de liberté sans règle.
Aider les banques sans règles est-ce une autre forme de liberté ?
C’est le débat que nous avons sur l’économie, sur la finance, sur le capitalisme. Nous voyons bien que le capitalisme devient fou quand il n’y a plus de règles.
C’est le débat aussi que nous avons sur le droit d’auteur. Car enfin, comment pourrait-il y avoir dans notre société de zones de non-droit ? Comment peut-on réclamer en même temps que l’économie soit régulée et qu’internet ne le soit pas ? Comment peut-on accepter que les règles qui s’imposent à toute la société ne s’imposent pas sur internet ? En défendant le droit d’auteur je ne défends pas seulement la création artistique, je défends aussi l’idée que je me fais d’une société de liberté, où la liberté de chacun est fondée sur le respect du droit des autres. C’est aussi l’avenir de notre culture que je défends. C’est l’avenir de la création. J’irai jusqu’au bout.
C’est le rêve de tout politique actuel, contrôler internet, oh pas pour que les artistes touchent leur dû, (simple prétexte) d’ailleurs eux-mêmes ne sont pas tous d’accord sur la méthode ni sur le principe, non c’est surtout pour contrôler au même tire que les journaux et la télé, comme l’a si bien fait la chine et comme l’imite si bien l’Iran actuellement.
Le débat sur la liberté ? C’est aussi le débat sur la sécurité, sur les prisons. Qu’elle est la liberté de celui qui a peur de sortir de chez lui ? Qu’elle est la liberté pour les victimes si leurs agresseurs ne sont pas punis ? Comment peut-on parler de justice quand il y a 82000 peines non exécutées parce qu’il n’y a pas de places dans les prisons ?
Comment accepter à l’inverse que la situation dans nos prisons soit aussi contraire à nos valeurs de respect de la personne humaine. La détention est une épreuve dure. Elle ne doit pas être dégradante. Comment espérer réinsérer dans la société ceux qu’on aura privés pendant des années de toute dignité ?
L’état de nos prisons, nous le savons tous, est une honte pour notre République quel que soit par ailleurs le dévouement du personnel pénitentiaire Il nous faut construire des places de prisons et d’hôpitaux pour les détenus souffrant de troubles psychiatriques. C’est une nécessité pour la liberté de tous. C’est une nécessité morale.
Avoir tout fait pour vider les écoles (réduction de crédits et d’effectif d’enseignants) et remplir les prisons (peines plancher, chômage, aides supprimées aux associations, police de proximité supprimée) et se désoler du résultat obtenu relève d’un sacré culot.
Vite il faut quitter ce terrain glissant, un coup de solennel s'il vous plait :
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Comment pouvons-nous espérer redonner à notre modèle social toutes ses chances de réussite si nous ne sommes pas au rendez-vous des décisions difficiles ?
Ces rendez-vous, nous les connaissons tous : le lycée, l’université, la formation professionnelle, les retraites, la dépendance, les services publics, l’organisation de nos structures territoriales… les déficits.
Beaucoup a été fait depuis deux ans : le RSA, l’autonomie des universités, la réforme des régimes spéciaux, le service minimum, la carte judiciaire, la restructuration de notre appareil militaire, la réduction des effectifs de la fonction publique, la fusion de l’ANPE et de l’UNEDIC, la fusion des impôts et de la comptabilité publique, la réforme de la représentativité syndicale.
C’étaient des décisions difficiles à prendre.
Nous les avons prises.
Je ne critique personne de ne pas les avoir prises avant.
Bravo pour ces décisions, les résultats sont probants ! La satisfaction se lit sur les visages de tous les intéressés.
Je me pose simplement la question de savoir pourquoi il est si difficile de réformer notre pays.
Pourquoi il est si difficile de résoudre les problèmes structurels que tout le monde connaît ?
La fusion de l’ANPE et de l’UNEDIC attendait depuis 20 ans. Celle de la comptabilité publique et des impôts depuis 10 ans. Et le livre Blanc sur les retraites de Michel Rocard a 18 ans.
Comment se fait-il que malgré les efforts de tous, et je ne fais pas de ce point de vue de différence entre la Droite et la Gauche, comment se fait-il que l’on ait obtenu si peu de résultats en matière de chômage ? Qu’il y ait autant d’exclus ?
Que le malaise de la jeunesse soit si persistant ?
Que le malaise des classes moyennes soit si grand ?
Que nous ne soyons pas arrivés depuis 20 ans à mieux nous préparer au vieillissement de la population ?
Comment se fait-il que nous ayons autant tardé à entreprendre la révolution verte du Grenelle de l’environnement dont nous savions pourtant depuis longtemps qu’elle était inéluctable ?
Comment se fait-il que nous ayons autant de mal dans notre pays à préparer l’avenir ?
Comment se fait-il que nous ayons pris tant de retard ?
Quand on regarde tout ce que la société civile a fait ;
Quand on voit comment la société française s’est transformée ;
Quand on voit la capacité d’innovation dont elle fait preuve ;
Quand on voit ce que le courage, l’énergie, l’intelligence des Français est capable d’accomplir ;
On se dit que si l’Etat avait joué son rôle de force d’entrainement, de force de progrès, comme il l’a fait si souvent dans notre histoire, s’il avait été du côté des entrepreneurs, des créateurs, des inventeurs, la France aurait résolu beaucoup de ses problèmes et les Français regarderaient de nouveau l’avenir avec confiance.
Comment se fait-il que ce président ai si peu de soutient populaire aujourd’hui s’il fait du si bon boulot ?
La France a fait dans la durée un double mauvais choix.
Elle aurait dû faire beaucoup d’économies de gestion. Elle ne les a pas faites.
Parce que des économies de gestion sont pratiquées par l’Elysée, par Rachida Dati par les autres ministres ? Non les économies de gestion c’est sur le dos des employés de base de l’administration.
Elle aurait dû se concentrer sur les dépenses d’avenir. Elle ne l’a pas fait.
Je ne mets pas en cause telle ou telle famille politique, tel ou tel Gouvernement. C’est une responsabilité partagée.
J’y ai beaucoup réfléchi.
Je crois que, la crise aidant, le moment est venu de remettre en cause les principes d’une politique qui nous a enfermés dans des contradictions de moins en moins soutenables.
Je ne fuirai pas mes responsabilités devant la grave question des déficits de nos finances publiques.
Mais je ne ferai pas la politique de la rigueur. Parce que la politique de la rigueur a toujours échoué.
Il fait quelle politique si ce n’est pas de la rigueur: licenciements de fonctionnaires, restrictions budgétaires et aucun effort sur le Smic ?
Je n’augmenterai pas les impôts parce que l’augmentation des impôts retarderait longtemps la sortie de crise et parce qu’en augmentant les impôts quand on est au niveau de prélèvements où nous nous trouvons, on ne réduit pas les déficits, on les augmente.
C’est grâce au bouclier fiscal que nous sortirons de la crise !
Je ne sacrifierai pas l’investissement parce que sans investissement il n’y a plus d’avenir. Parce que la politique du rationnement aveugle de la dépense est une politique qui conduit à ne pas choisir et qui, au bout du compte, ne permet pas de maitriser la dépense. Cette politique a trop souvent conduit à couper dans les bonnes dépenses et à laisser filer les mauvaises.
Chaque fois que l’on a fait la politique de la rigueur on s’est retrouvé à la sortie avec moins de croissance, plus d’impôts, plus de déficits, plus de dépenses.
La croissance n’est pas le bonheur ni le progrès ! Cela serait un vrai changement que de comprendre enfin cette évidence.
Oui nous avons un problème de finances publiques.
Oui nous avons un problème de déficits.
Mais nous ne le résoudrons pas de cette manière.
Nous devons changer radicalement notre façon de poser le problème.
Il y a le mauvais déficit. Celui qui finance les mauvaises dépenses, les gaspillages, l’excès de bureaucratie, les frais de fonctionnement trop élevés. Ce déficit structurel doit être ramené à zéro par des réformes courageuses.
Il y a le déficit qui est imputable à la crise, à la diminution des recettes, à l’augmentation des dépenses sociales. C’est un amortisseur social. Il a bien fonctionné. Il a permis à la France de limiter les effets de la crise. Après la crise il faudra le résorber en y consacrant les recettes de la croissance.
Il y a enfin le déficit qui finance les dépenses d’avenir. Il n’est pas anormal de financer l’investissement par l’emprunt. Ce peut être un bon déficit à la condition expresse qu’il permette de financer de bons investissements.
Je présume que ses propres augmentations et les dépenses remarquées de ses ministres sont de bonnes dépenses ?
Ah une information concrète semble s’annoncer : Ils veulent lancer un emprunt ? (mais la France est-elle encore crédible ?)
La question centrale c’est celle de la qualité de la dépense publique. La logique de la rigueur l’occulte parce qu’elle conduit à ne plus s’interroger que sur les conséquences budgétaires à court terme des décisions que l’on prenait.
Mais quand on ne met pas des moyens suffisants dans la lutte contre l’exclusion,
Quand on ne veut pas investir dans les internats d’excellence,
Quand on ne veut pas investir dans les écoles de la deuxième chance,
quand on n’a rien à proposer entre 16 et 18 ans aux enfants qui sortent de l’école sans diplôme, sans formation, sans perspectives, quand on perd la trace des enfants en difficulté qui se trouvent de facto exclus du système scolaire avant d’avoir achevé leur scolarité obligatoire parce que l’on n’a pas de structures adaptées pour eux, on ne fait pas des économies. On prépare une augmentation considérable des dépenses futures parce que l’on paiera très cher le coût de cette désocialisation.
Je proposerai aux partenaires sociaux de prendre des mesures massives en faveur de l’activité partielle et d’étendre encore le contrat de transition professionnelle.
Qu'est ce que c'est que ces internats d'excellence ? Une promotion de l'élitisme ?
Je sens venir encore des espèces de contrats aidés, sous-payés, et allégés de charges sociales annoncé depuis longtemps préparé par la réforme constitutionnelle, voici venir la fin de la sécu pour le plus grand profit des assureurs privés.
Je dis que tout licencié économique doit pouvoir garder son salaire et recevoir une formation pendant un an, je dis qu’au lieu de se résigner à ce que la crise produise de l’exclusion, du désespoir, de la souffrance, il vaut mieux en profiter pour investir dans les hommes, dans leurs compétences, pour que demain ils travaillent mieux, qu’ils aient de meilleures perspectives de promotion. C’est l’intérêt de tous.
Pour ce truc là pas de débat parlementaire comme pour la Burka, c’est direct « moi je » ! Que ne ferait-on pas pour être réélu.
C’est un investissement.
Je veux dire à ceux qui s’étonnent que l’on puisse s’endetter pour doter le Fonds Stratégique d’Investissement que ce fonds nous aide à créer des emplois, à préserver des avancées technologiques et que de surcroît il va rapporter de l’argent à l’Etat parce que les actifs qu’il achète vont se valoriser.
C’est un investissement
Préserver les avancées technologiques aurait commencé par ne pas vendre nos usines aux chinois avec tout le savoir inclus, ou a ne pas laisser acheter nos compétences sidérurgiques savoir inclus, par des multinationales indiennes.
Le choix de ne pas le faire, qui coûterait moins cher aujourd’hui, nous coûterait infiniment plus cher demain.
Je veux dire à ceux qui trouvaient que le Grenelle de l’environnement coûtait trop cher, que c’est la dépense la plus rentable que l’on puisse imaginer. Elle va créer 600 000 emplois. Elle va donner à la France une avance considérable dans ce qui est appelé à être au cœur du nouveau modèle de la croissance mondiale. Nos finances publiques ne s’en porteront que mieux. C’est un investissement.
L’art de détourner les idées écologiques à la sauce capitaliste, la planète on s’en fou.
Quand je m’engage sur le projet du Grand Paris, sur la métropole de l’après-Kyoto, qui sera le laboratoire du Grenelle, qui sera une vitrine mondiale pour le savoir faire et pour les technologies françaises. C’est un investissement.
Small is beautiful disent certains, je ne crois pas que ce Grand Paris soit le rêve des français. Si déjà le Paris lui-même et surtout ses banlieues pouvaient être un peu amélioré ce serait déjà bien.
Tiens là aussi c’est du moi je pas de représailles en vue donc, ni de respect du parlement et de la volonté populaire. C’est le fait du prince !
Nous mobiliserons des moyens nouveaux dans la ré industrialisation des bassins d’emploi en difficulté.
Comme Gondrange ?
Je dis que ça vaut mieux que de subventionner l’inactivité en condamnant les chômeurs à l’assistanat.
C’est un investissement.
Je veux que l’on propose une solution à tous les adolescents qui sortent du système scolaire à 16 ans sans rien. Je dis que cela nous fait dépenser davantage aujourd’hui, mais que cela nous permettra de dépenser beaucoup moins demain parce que ces jeunes seront alors capables de trouver un emploi, de fonder une famille, d’élever leurs enfants plutôt que de rester en marge de la société. C’est un investissement.
Bonne idée cela: une solution, mais laquelle ?
Je souhaite que l’Etat prenne à sa charge, dans des internats d’excellence, les enfants de milieu modeste qui ont le goût de l’étude pour leur fournir de bonnes conditions de vie et de travail. Je dis que c’est mieux pour nos finances publiques de valoriser toutes les intelligences, tous les talents plutôt que d’en laisser perdre une partie. Le gaspillage des intelligences, des talents c’est le pire des gaspillages pour un pays.
Bonne idée cela aussi, mais comment faire quand il licencie des fonctionnaires, penserait-il à des internats privés ? Et toujours le « moi je » à répétition pour ces fameux projets !
Je souhaite créer les conditions d’une vie meilleure dans les lycées parce que des lycéens heureux, responsables, considérés, feront de meilleurs élèves et de meilleurs citoyens. La réforme du lycée c’est l’un des meilleurs investissements que l’on puisse faire pour l’avenir.
Moins d’encadrement ? Moins de moyens mais une vie meilleure dans les lycées ? Il va faire un miracle !
Je veux revaloriser l’apprentissage, la filière professionnelle, la filière technologique, la filière littéraire. Je veux que l’on mette les moyens nécessaires pour en faire des filières d’excellence au même titre que la filière scientifique, avec des passerelles, avec des diplômes de haut niveau. J’affirme que c’est une bonne dépense et que ce qui nous coûte cher c’est d’avoir tant tardé à le faire.
Le messie est arrivé et tout va aller mieux, il suffit de le dire ! Et si cela ne marche pas c’est la faute au parlement, aux syndicats, aux ministres, au peuple, à la crise…
Il faut poursuivre dans la voie de l’autonomie des universités. Il faut investir dans les campus pour mettre nos universités à un niveau mondial. Il faut investir dans les logements pour les étudiants, pour les apprentis. Je veux que l’on mette les moyens pour que dans notre pays les jeunes puissent conquérir leur autonomie par leur travail, par leur mérite. Je pense ainsi à la croissance de demain.
Nous sommes placés devant une alternative.
Ou bien on continue à prendre des décisions qui ont pour effet que le nombre de ceux qui sont à charge ne cesse de croître et nous serons rapidement dans une impasse.
Il y a qu’à, faut qu’on ! Investir, investir, mais rien ne dit d’où viennent ces fonds magiques ? Je sens l’impasse là…
Ou bien nous changeons notre manière de voir les choses en nous efforçant de faire en sorte que ceux qui contribuent d’une manière ou d’une autre à la création de richesses soient de plus en plus nombreux. Alors nous pourrons d’autant mieux être solidaires avec les plus durement éprouvés par la vie, et avoir la protection sociale et le système de santé que nous souhaitons.
Créer des richesses ne revient pas à créer du bonheur, il n’a rien pigé à l’écologie ! Par contre favoriser ceux qui produisent commencerait par les rémunérer correctement, et dans un rapport logique avec leur rôle social ; sans ces excès délirants actuels.
Nous serons au rendez-vous des réformes.
Nous serons au rendez-vous de la réforme de l’Etat.
Nous irons jusqu’au bout de la réforme de la carte administrative parce que la proximité du service public ne saurait justifier la déperdition de nos moyens.
Du concret : abandon de l’idée républicaine de proximité des services publics, pour des raisons de rentabilité comptable. Ah tiens là ce n’est plus « moi je » mais nous tout d’un coup !
Nous ne reculerons pas sur la règle du non remplacement d’un départ sur deux à la retraite dans la fonction publique. Non pour des raisons idéologiques mais parce que c’est une condition de l’efficacité de notre administration et de l’amélioration des conditions de vie et de carrière de nos fonctionnaires.
Et tant pis pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail (Au fait tant qu’ils n’ont pas travaillé ils ne sont pas comptabilisé comme chômeur si je ne me trompe). Et comme cela risque de déplaire c’est « nous » qui parle pas « je »
Nous irons plus loin dans la maitrise des dépenses de santé parce que j’ai conscience de l’immensité des besoins et que je n’ai pas le droit de laisser gaspiller un euro.
Nous irons jusqu’au bout de la réforme des collectivités locales.
Nous ne nous déroberons pas devant la réduction du nombre des élus régionaux et départementaux. Nous ne nous déroberons pas devant le problème de la répartition des compétences.
Nous ne nous déroberons pas devant l’effort qui sera demandé à toutes les collectivités. On ne peut pas exiger de l’Etat d’être seul face au défi gigantesque qui consiste à faire de l’économie française une économie de production. Ce qui est en cause, c’est la même nation, le même citoyen, le même contribuable. L’effort doit être partagé.
Donc on ne change rien aux réformes lancées, ce qui revient à dire que cette fameuse crise qui devait changer les mentalités n’a en tout cas changé en rien celle du président !
Nous n’éluderons pas la question des niches sociales qui font perdre à la sécurité sociale des recettes dont elle a tant besoin.
Sauf celle qu’il a mise ne place par le bouclier fiscal bien sur.
Nous serons au rendez-vous de la réforme des retraites.
2010 sera un rendez-vous capital. Il faudra que tout soit mis sur la table : l’âge de la retraite, la durée de cotisation, la pénibilité.
Toutes les options seront examinées.
Les partenaires sociaux feront des propositions. Je n’ai pas l’intention de fermer le débat avant qu’il ne soit ouvert. Mais quand viendra le temps de la décision, à la mi 2010, je prendrai mes responsabilités.
Autrement dit débattez, « mais j’en tiendrais pas compte » ! Il vous l’a déjà dit ! Et pour ce sujet là il veut bien les partenaires sociaux, mais seulement pour débattre, ensuite « je » décide ! D’ailleurs ce discours ne sera même pas débattu.
Nous ne pouvons pas laisser un euro d’argent public gaspillé. Je demande au Parlement de se mobiliser pour identifier tous les dispositifs inutiles, toutes les aides dont l’efficacité n’est pas démontrée, tous les organismes qui ne servent à rien. Prenez le temps d’en débattre avec le Gouvernement à la rentrée afin que des décisions fortes puissent être prises avant la fin de l’année.
Comme supprimer des services dit « inutiles » risque de faire des vagues, autant filer cette patate chaude au gouvernement, sur ce sujet je m’en lave les mains.
Et comme plus haut, un petit coup de solennel pour faire passer la pilule !
Mesdames et Messieurs les députés,
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Nous ne pouvons plus nous fixer des priorités et ne pas mettre les moyens nécessaires pour les atteindre.
C’est un problème de crédibilité de la parole publique.
Cette crise doit être pour nous l’opportunité de rattraper nos retards d’investissements et de prendre de l’avance. Il est beaucoup de domaines très importants pour notre avenir comme l’aménagement du territoire, l’éducation, la formation professionnelle, la recherche, l’innovation… qui demanderont des moyens considérables. Nous ne pourrons pas les satisfaire dans le strict cadre budgétaire annuel. Si nous ne changeons pas nos pratiques, nous continuerons à scander des priorités sans pouvoir les réaliser.
Mais j’insiste quels changements de pratiques sont suggérés ?
Mercredi, avec le Premier ministre nous procéderons à un remaniement du Gouvernement.
Son premier travail sera de réfléchir à nos priorités nationales et à la mise en place d’un emprunt pour les financer.
Voilà le nouvel emprunt annoncé, la France n’avait pas assez de dettes comme cela. Mais aucun changement sur les modes de circulation monétaires, sur les modes des prélèvements sociaux, sur l’acceptation d’une inflation, sur le contrôle des paradis fiscaux, sur les prélèvements aux grandes fortunes ou aux multinationales.
Ces priorités nationales je ne les fixerai pas seul. Elles doivent nous permettre de préparer au mieux l’avenir de la France.
Elles concernent le pays tout entier.
Le Parlement sera associé à leur définition.
Les partenaires sociaux y seront associés. J’en parlerai avec eux dès le premier juillet. Les responsables économiques, les acteurs du monde de la culture, de la recherche, de l’éducation seront consultés.
Pendant trois mois nous en discuterons tous ensemble.
Les décisions ne seront prises qu’au terme de ce débat.
Ce à quoi j’appelle, c’est à une révolution de nos mentalités. C’est à un changement radical dans notre rapport à l’avenir.
Donc un grand débat ? Génial ! « Je ne les fixerai pas seul » donc en fin de compte, il les fixera lui-même avec l’aide des autres mais il décide en fin de compte si je comprends le sens de cette phrase.
Quant à l’emprunt, son montant et ses modalités seront arrêtées une fois que nous aurons fixé ensemble les priorités. Nous le ferons soit auprès des français, soit sur les marchés financiers. Je prendrais les dispositions nécessaires pour qu’il soit affecté exclusivement à ces priorités. Je dis bien exclusivement car j’entends dans le même temps porter le fer dans les dépenses de fonctionnement qui s’avèreront inutiles ou non prioritaires,
Est ce prioritaire que de surveiller les villas corse de ses amis par exemple. C’est « je » qui décide des priorités ?
Notre avenir se joue sur l’investissement. Il se joue aussi sur la place que nous allons donner à la production et au travail dans notre nouveau modèle de croissance.
Je veux poser la question de la fiscalité : allons-nous continuer à taxer la production et à taxer le travail alors que nous savons bien qu’en faisant peser des charges fixes trop lourdes sur le travail et la production nous détruisons nos emplois et nos industries ?
Le but est-il que toutes nos usines s’en aillent ?
Le but est-il qu’il n’y ait plus d’ouvriers dans notre pays ?
Je ne veux pas m’y résigner.
Ce serait suicidaire.
Ce serait gâcher nos meilleurs atouts.
L’idée d’une France sans usines et sans ouvriers est une idée folle.
C’est un choix stratégique.
C’est au nom de ce choix stratégique que la taxe professionnelle doit être supprimée. Cette réforme sera l’occasion de repenser notre fiscalité locale.
Au fait qui touche la taxe professionnelle ? Tient c’est ni « je » ni « nous » tout d’un coup ?
C’est avec la même détermination que je souhaite que l’on aille le plus loin possible sur la taxe carbone. Plus nous taxerons la pollution et plus nous pourrons alléger les charges qui pèsent sur le travail.
C’est un enjeu immense.
C’est un enjeu écologique.
C’est un enjeu pour l’emploi.
Enfin il a trouvé une taxe qui risque d’être populairement acceptable, alors oui c’est le «je» qui réapparait.
Au fait comment une nouvelle taxe ne serait pas une augmentation de la fiscalité comme annoncé plus haut ?
Comment revaloriser le travail si la valeur, si le profit ne sont pas équitablement partagés ? Comment espérer que le travail soit productif, que le travailleur se sente impliqué dans son travail, se sente responsable, concerné par la performance de son entreprise s’il ne se sent pas récompensé pour ses efforts. L’actionnaire doit être justement rémunéré mais le travail doit être justement considéré. C’est un débat que j’ai ouvert. Je le conduirai jusqu’au bout. Là aussi je prendrai mes responsabilités c’est un problème de justice. C’est un problème d’efficacité. Tout le monde a quelque chose à gagner dans un nouveau partage, plus équitable, plus motivant. C’est ça aussi le nouveau modèle de croissance. Il n’y aurait rien de pire dans la situation actuelle, alors que dans le monde tout change, que de pécher par manque d’ambition, d’audace, d’imagination.
Un nouveau partage ? Chiche ! Reste qu’il ne démord pas de cette sempiternelle croissance
Je le dis à nos amis, à nos partenaires européens, la France change. Mais je leur dis : l’Europe doit changer aussi. Elle ne pourra plus fonctionner après la crise comme elle fonctionnait avant. Ce n’est pas le moment de parler du projet européen de la France mais l’Europe doit se donner les moyens de participer à la transformation du monde. Le changement de l’Europe et le changement de la France doivent aller de pair.
Vous l’avez compris, ce que je vous propose c’est le mouvement.
Ayons le courage de changer.
Sauf moi, je ne change pas une virgule à mes décisions.
Nous sommes un vieux pays, sur un vieux continent, avec une vieille civilisation. L’Histoire nous a beaucoup appris. Retournons-nous un instant. C’est quand la France s’est convaincue que tout était possible qu’elle a été la plus grande. C’est quand elle a épousé l’avenir qu’elle a été la plus forte.
Un grand coup de violon nationaliste et amen ! La messe est dite allez vous coucher en paix.
Et retenez que toutes les fois que cela plait c’est « moi» qui parle, toutes les fois que cela risque de déplaire ou de gêner c’est les autres qui le font !,
Mesdames et messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Cet avenir les Français nous ont confié la responsabilité de le construire ensemble.
Heu a peine un peu plus de 53% des suffrages exprimés seulement.
C’est ce que nous allons faire.
Vive la France !
Vive la République !
En conclusion, incontestablement de très belle phrases rassemblant de belles idées, glanées de ci de là, une affirmation incontestable de volonté de bien faire, avec une contradiction:
la crise nous impose de devoir tout changer, mais je ne changerais rien de mes projets prévus avant la crise. Sinon une seule information concrète: Un emprunt d'état.
Cette aimable sauterie dénuée de toute idée de démocratie (aucun débat) a couté quand même 400 000 euros (sources service de l'assemblée).
Si je savais dessiner je ferais un dessin humoristique:
Sarkosy avec tous ses signes extérieurs de paraitre, demandant au français moyen, "à votre bon cœur c'est pour bâtir l'avenir" en tenant une urne "Emprunt d'état" mais
le français moyen manifestement pauvre répond en montrant son titre d'emprunt EDF "Désolé, pour l'avenir, j'ai déjà donné."