Vers une loi sur l'inutile pénalisant ceux qui placent leur argent dans des logements restant innocupés
Brouillons pour un projet de constitution
Réflexion autour d'une future crise Immobilière
L’appât du gain motive beaucoup de monde, cette recherche se justifie par ces souhaits de sécurité et de bonheur qu’est censé apporter l’argent.
Mais observons les résultats de cette logique :
Des particuliers ou entreprises achètent des appartements pour garantir leur vieux jour et mettre leur patrimoine à l’abri.
Cette demande fait monter les prix de vente des biens et des terrains, c’est donc un bon placement.
Mais un logement vide coûte à l’entretien et il est taxé, alors mieux vaut le louer.
Le coût de la location augmente avec le manque de logement, mais comme il existe un grand nombre de logements disponibles, les loyers devraient donc logiquement baisser sauf que :
Si le prix du loyer baisse, la valeur estimée du logement concerné baisse aussi, ce qui pénalise son propriétaire. Mieux encore si le propriétaire achète beaucoup de logements et ne les loue pas, il retire du marché de la surface locative, résultat les loyers moyens augmentent et la valeur immobilière de ses logements avec.
L’idéal devient alors de s’approprier un maximum de logements, les vider de tout occupants et d’en garder juste un ou deux loués forcément à prix d’or vu la demande extrême, pour utiliser l’argument du montant de ces loyers et valoriser à la hausse tous ses autres logements. Cette richesse lui facilitant alors l’accès au crédit bancaire pour acquérir encore plus de logements
Bref une promesse de meilleure revente sur le marché justifie une pratique catastrophique pour l’ensemble de la population.
C’est comme la pénurie de licences de taxis qui a provoqué leur valeur actuelle délirante.
Comme ces pilleurs de musée qui cassent tous les objets pour n’en garder que quelques uns vendus d’autant plus chers que leur rareté en devient immense.
Et dans cette logique plus le prix d’un bien monte plus l’acquisition de ce bien parait lucrative, alors la demande augmente et le prix monte encore plus, surtout si celui qui acquiert ce bien n’en fait pas usage poussant à augmenter encore le prix de la demande.
Sauf qu‘il y a une limite, comme pour un moteur qui s’emballe sans régulation et finit par casser et ne plus tourner du tout !
Mais une fois qu’un tel processus est enclenché comment en sortir, car dès qu’une tentative de régulation apparait tous les joueurs de ce marché hurlent à l’abus de pouvoir, au manque de liberté et les politiciens soucieux de leurs suffrages sont tentés d’arrêter toute régulation.
Et quand Uber casse le marché des licences de taxi, c’est l’horreur pour ceux qui ont tant investi là-dessus.
Prendre le taxi ou acheter une œuvre d’art n’est pas indispensable, mais se loger …
Comment sortir de cette folie immobilière ?
• Taxer fortement les logements vides ? Impossible, le lobby des propriétaires est riche et puissant, beaucoup d’élus sont eux-mêmes propriétaires et jouent eux-mêmes ce jeu là.
• Empêcher la vente de logements en expulsant ses locataires ? C’est sous une certaine forme déjà en place et cela n’a rien changé.
• Donner des droits très importants aux locataires ? C’est déjà fait mais tous les propriétaires surtout les très riches trouvent des moyens de contourner la loi, et rivalisent d’influence pour limiter la législation de ces droits.
• Construire beaucoup de nouveaux logements pour faire baisser les prix ? Cela crée de nouveaux propriétaires ravis de se précipiter sur l’aubaine, d’ailleurs la plupart des publicités des nouveaux programmes insistent plus sur la notion de placement financier et la perspective de rentrées locatives que sur le plaisir d’y d’habiter. Sans compter les dépenses d’énergie et dégâts écologiques de cette frénésie bâtisseuse.
• Ne rien faire ? C’est ce qu’on fait et les prix de l’immobilier achat et location augmentent toujours plus mettant à la rue de plus en plus de familles.
• Attendre la crise finale ? C’est ce qui s’est passé aux Etats Unis et ce sont des millions de ménages qui se sont retrouvés expulsés de maisons restées vides, détruites par le temps ou les banques de peur qu’elles soient squattées ou fassent baisser le prix des maisons encore restantes.
C’est ce qui va arriver prochainement quand les gens comprendront dans quel piège ils se sont fourrés. D’ailleurs seuls les premiers à s’en rendre compte et acceptant de vendre un peu à perte, auront une petite chance de tirer leur épingle du jeu.
La solution n’est pas économique mais humaine : A quoi bon posséder un bien qui ne sert à personne, à quoi bon prendre le risque de tout perdre à vouloir trop gagner ? Est-on plus heureux de posséder pleins d’appartements dans des rues peuplées de SDF ou d’avoir des voisins heureux dans une ville sereine ?
Supposez que vous louiez votre bien à un prix très en dessous du marché ? Votre locataire ravi vous paiera rubis sur l’ongle de peur de perdre une si bonne affaire, votre bien perdra de la valeur c’est vrai mais vos taxes sur ce bien aussi car ce bas loyer justifiera d’une valeur bien inférieure. Mais au fond vous resterez l’heureux propriétaire.
Tant que toute entreprise ou pratique commerciale limitera son évaluation aux seuls profits chiffré de son propriétaire, nous serons dans ce genre d’impasse. Le jour où cette évaluation privilégiera l’utilité sociale pour tous, nous aurons enfin un monde moins problématique. L’économie n’est pas la recherche du profit maximal mais la recherche de l’équilibre des échanges.
Si enfanter ne doit pas être la recherche du plaisir des parents mais la recherche de l’avenir des enfants, pourquoi posséder devrait être la recherche du profit du propriétaire au lieu d’être la recherche d’un avenir agréable pour tous.