Sur quoi repose la république.
LA LAICITE.
A quoi sert une loi ? A prévenir un dysfonctionnement dans nos rapports sociaux : interdire l’excès des uns privant les autres, rééquilibrer trop d’inégalité de richesses, réduire nos doléances et nos difficultés. Le but de la loi est de corriger les injustices nées de nos inégalités.
Puisque nous sommes tous différents, forts ou faibles, croyants ou non, pour notre sérénité, les lois doivent permettre l’expression de ces différences sans qu’elles s’imposent en injustices. Pour rééquilibrer ces injustices, les lois ne peuvent êtres faites que pour tous, donc nous rendre égaux devant la loi. Si même le détail d’une décision favorise ou pénalise une différence quelconque, cela crée une inégalité, donc ce n’est plus une loi.
Face à une inégalité de traitement de deux groupes sociaux, il existe des choix, exiger une parité, donc rendre l’inégalité hors la loi, ou favoriser le plus faible donc créer une inégalité devant la loi. C’est comme s’occuper de la cause ou s’occuper du symptôme.
La loi sur la laïcité autorisant toutes les expressions, en séparant les convictions individuelles des décisions collectives, est la fondation des rapports démocratiques républicains.
L’intégrisme, religieux ou politique, voir même laïque, consiste à considérer sa propre conviction comme « plus juste » que celle des autres et fort de cette certitude à vouloir l’imposer aux autres « pour leur bien » évidement.
Défendre la laïcité consiste avant tout à l’expliquer, l’imposer serait une erreur d’intégriste. C’est un combat permanent du bon sens qui permet à tous de s’exprimer mais à personne de s’imposer. Pourquoi je dis « bon sens » ? Je ne vois pas comment des gens différents peuvent croire pouvoir cohabiter en paix sans ce respect de leurs différences. Même l’intégriste a besoin de la laïcité pour avoir le droit de s’exprimer.
Maintenant si le but est de gagner, de s’imposer, bref de préférer le combat pour ses idées, au dialogue avec celles des autres, alors il ne faut pas s’étonner des guerres. (Dieu a-t-il besoin de soldats ?)
Oui il existe de vrais problèmes, quand la différence de l’autre veut s’imposer à mon quotidien, alors mon ego peut se sentir d’autant plus atteint, si cette différence me fait courir le risque de penser que peut-être n’ai-je pas raison. Alors je suis tenté par le refus, le repli sur soi, fermer ma porte à ce qui pourtant pourrait enrichir ma connaissance du monde. Si une vérité existe elle est probablement la synthèse de toutes nos vérités individuelles.
Cela n’interdit pas de lutter pour transmettre ses convictions, mais dans le dialogue, ne pas combattre mais débattre. Sans la laïcité cette noble volonté de transmettre devient une oppression des autres, avec la laïcité elle devient un enrichissement pour tous. Autrement dit la liberté ne se prend pas, souvent au détriment d’un autre même le pire de tous, mais elle s’apprend, elle s’enseigne, et ce n’est que du don de la liberté aux autres que nous sommes libres nous-mêmes.
Soyons vigilant sur tous ces petits détail qui favorisent des inégalités et brisent des liens sociaux. Démontrons aux autres que cette laïcité nous rend libres, égaux et fraternels
Il ne peut logiquement pas y avoir de débat sur la laïcité puisque c’est précisément la laïcité qui permet le débat.
Page écrite le 15-06-2013
Intervenant Annie DUFRENE - le 03-07-2013 à 09-26
Je ne peux qu'être d'accord mais mais..si la laïcité semble être un combat parfois, c'est parce que
-ce gouvernement ne semble pas intéressé par le débat
-l'école primaire et maternelle, fondement de notre république est soumise, à travers diverses polémiques et au fil des lois (1959) et des accords (lang-cloupet) à ce qui est appelé par les "libéraux", la concurrence (comme tous les services publics d'ailleurs (cf l'article du monde d'hier sur "l'autonomie nécessaire de l'hhôpital" ou la mise en concurrence des services de l'enseignement supérieur..
Alors, autant je pense que tu as raison en théorie, autant ne pas oublier les "leçons" de l'histoire et les conditions dans lesquelles, la laïcité a pu être transformée en loi (1905) qui garantit la liberté de conscience de chacun.
Annie
Intervenant Trazibule - le 03-07-2013 à 14-06
La laïcité est considérée par certain comme un luxe éthique qui devrait s’effacer devant un certain pragmatisme.
Mais le pragmatisme lui-même raisonne toujours à court terme, j’aime rappeler que pendant l’invasion Française par les Nazis
le pragmatisme ont collaboré, l’éthique à résisté.
Il est si tentant de promouvoir ses idées personnelles pour celui qui dirige, histoire de leur donner plus de poids,
(exemple) mais c’est oublier que diriger consiste à tenter de satisfaire tout le monde, d’éviter les conflits. Satisfaire les siens au détriment des autres revient à fracturer l’ordre social par une injustice.
Je reconnais que favoriser la laïcité au détriment de ceux qui prônent un ordre religieux par exemple revient à ne pas satisfaire tout le monde. C’est la même ambiguïté que la question « la tolérance doit-elle tolérer l’intolérance ».
La laïcité c’est accepter que ceux là aient le droit d’exprimer leur souhait, mais interdit de rédiger une loi discriminante par rapport à ce souhait, tant qu’au moins un citoyen n’est pas d’accord.
Pas question de majorité démocratique, la laïcité reconnait le droit à toute différence qui ne s’impose pas aux autres, quelle que soit son audience.
Ce n’est pas simple, je ne suis même pas sûr d’être d’accord avec moi-même !