Croire en une autorégulation spontanée de l'économie est un mythe,
envisageons d'autres méthodes de régulation.
Pour comprendre notre monde...
Régulation et autorégulation ?
L’économie a foi en une autorégulation spontanée des échanges. Mais en mécanique la régulation est toujours nécessaire sinon les moteurs s’emballent et tombent en panne. De même livrés à eux-mêmes sans lois des groupes d’individus tournent vite aux guerres de clans fratricides.
Il semble que l’autorégulation spontanée ne marche pas, cela est de plus en plus évident surtout en économie, ou du moins qu’elle ne marche qu’à coup de souffrances régulatrices catastrophiques. Autrement dit nous avons deux façons de progresser l‘intelligence qui nous permet de réguler notre avenir ou la souffrance qui autorégule cet avenir par de douloureuses claques sur nos excès.
Seulement voilà qu’est ce que réguler ? Les politiques disent qu’il faut prévoir, alors ils cherchent à prévoir mais pour les autres, eux-mêmes
se gardant souvent de se plier aux exigences qu’ils infligent aux autres. Les scientifiques disent que la science est prédictive, dans ce cas
l’économie n’est donc pas une science sinon la bourse n'aurait aucune raison d'exister. La prédiction scientifique est limitée à une probabilité
de résultat et reste circonscrite dans un domaine très limité.
Si notre civilisation veut se réguler, elle doit prévoir et donc observer, extrapoler et décider en fonction de ce qu’elle sait. Mais comme le système est
non seulement très complexe, mais qu’en plus nous somme nous-mêmes ce système, il est impossible de s’en extraire pour l’observer de façon externe et neutre.
La seule façon d’approcher la compréhension de ce que sont nos collectivités est donc de tenter la synthèse de tous les regards individuels que chacun a
d’elles. Chaque parole a son sens et sa logique et seule une communication libre jusqu’à la communion de ces paroles peut approcher une vision globale
de nos sociétés. Aucun système autoritaire ou scientifique forcément sélectif, n’aura la moindre possibilité d’approcher cette vision.
La notion de démocratie, combinaison des paroles de tous, a plus de chance d’approcher une compréhension réaliste de ce que nous sommes, à condition surtout
de ne pas privilégier le regard de tel ou tel groupe social sous prétexte qu’il a réussi ou s’est enrichi. La compétence du spécialiste, même professionnel
de la politique ne sera jamais que partielle. La rigueur d’un chef même le plus généreux de tous ne pourra pas s’imposer à tous, car forcément issue d’une
vue partielle, elle sera vite amenée à utiliser l’autorité et la censure pour imposer aux autres sa propre vision limitée.
C’est donc l’ensemble de la population qui peut soit se construire une régulation par une constituante ouverte à tous, soit se retrouvée autorégulée
par la force des crises économiques ou guerrières très douloureuses.
Si nous espérons un jour construire un monde plus serein, la parole de chaque individu doit être reconnue comme significative, cela ne veut pas dire
pour autant qu’elle soit forcément approuvée, mais au moins écoutée. Une régulation collective peut alors se mettre en place par des lois communes,
qu’il faut en permanence pourvoir améliorer. C'est-à-dire nous organiser en une constituante citoyenne permanente proposant des constitutions provisoires
rédigées et acceptées autant que possible par tous.