
Est-ce que se choisir un candidat à la présidentielle serait une bonne stratégie ?
Certains préconisent d'unir les citoyens pour désigner leur nouveau candidat aux présidentielles, face à ceux des partis.

Stratégie du changement : se choisir un futur président ?
Pour prendre le pouvoir et enfin faire respecter la parole des peuples, certains envisagent la stratégie de gagner une élection présidentielle. D’abord c’est quasiment impossible, les partis politiques ont tant à gagner qu’ils gagnent ou perdent en lorgnant déjà sur le versement de la subvention en fonction des votes, mais surtout par peur de perdre la justification de leur existence censée être du au rôle de représentation des citoyens, que tous les partis se retrouveraient de fait unis pour dénigrer un candidat non issu de leur sérail.
Et comme les medias adorent donner la parole aux gens déjà connu, car il faut bien faire de l’audience pour rafler les campagnes publicitaires, une parole citoyenne sortie de nulle part n’aurait guère de temps d’antenne et deviendrait le bouc émissaire de toutes leurs critiques.
En plus dès qu’un mouvement se donne un leader il est si facile de démolir le leader pour casser le mouvement. Rappelez vous l’épisode de Coluche candidat à la présidentielle, lorsqu’il a dépassé les 12,5% d’intention de vote, tous lui sont tombés dessus, il a été interdit d’antenne, son régisseur a été retrouvé abattu de deux balles dans la nuque… Le pouvoir n’a pas peur de se salir les mains pour survivre.
Il est si facile de conduire un troupeau de moutons en tenant par la bride l’âne qu’ils suivent docilement, par contre il est impossible de se battre contre un essaim de guêpes ou aucune n’a l’idée de le diriger ou de l’organiser.
Quand un bateau ne nous emmène pas dans la bonne direction, vous pouvez être tenté de remplacer le capitaine mais l’armateur, et tous les marins ne seront pas d’accord tellement habitué à faire le même travail qui les nourrit.
En plus ce n’est pas la direction du bateau qui nous déplaît mais le bateau lui-même ! C’est vrai qu’il est construit et amélioré dans les moindres détails par les financeurs pour aller toujours dans la même direction, même ses cartes ne mentionnent aucun alternative, d’ailleurs des capitaines comme Thatcher, l’ont proclamé haut et fort.
Donc c’est le bateau lui-même qu’il faut saborder pour construire un tout nouveau moyen de transport. Mais là on se heurte à la formidable pression des habitudes qui fait que beaucoup de passagers préfèrent rester sur le gros bateau en fer qu’ils connaissent bien qu’il coule, plutôt que s’aventurer dans la petit chaloupe qui leur apparaît instable mais qui flotte.
Nous avons donc la triple nécessiter d’inventer et de construire ce nouveau navire, de détruire celui qui existe encore, mais surtout de convaincre des citoyens inquiets que vraiment leur bateau coule et va les noyer qu’il est de leur survie de participer à cette aventure.
Je ne pense pas utile de prendre le pouvoir, mieux vaut changer le principe de pouvoir pour le remplacer par la notion de distribution des rôles et de partage de compétences.
La dimension de cette ambition et sa complexité ne me laisse guère d’espoir, mais je ne vois pas d’autre possibilité réaliste, car même si par miracle un des nôtres devenait président tout le fonctionnement de l’administration, ses lois existantes, ses habitudes, ses allégeances, les pressions financières, le rendrait vite impuissant.
Ils ont gagné la lutte des classes, leurs idées s’imposent un peu plus à chaque élection, aujourd’hui n’existe que la voie de la résistance…
Page écrite le 24/02/2025
